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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 18:03

Conseil de Paris

Séance des 25 et 26 mars 2013

Pierre-Yves BOURNAZEL

Monsieur le Maire,

 

Dans le concert des maires des grandes villes de France, vous avez voulu jouer le soliste. Et vous voilà aujourd’hui solitaire…  Entre soliste et solitaire, c’est un problème de rythme ! Vous jouez tout seul et à contretemps.

Tout seul, parce que ni le maire de Lille, ni le maire de Lyon, ni le maire de Marseille, ni le maire de Bordeaux, ni le maire de Toulouse n’ont décidé d’appliquer cette réforme des rythmes scolaires en 2013. Aucune grande ville. Ah si, une : la ville de Nantes, celle de Jean-Marc Ayrault ! Mais avait-il vraiment le choix ? En fait, vous avez tenu à être LE seul à faire comme le Premier Ministre…

Cette décision ce n’est pas une décision d’intérêt général, c’est un message personnel adressé au chef du gouvernement et au Président de la république !« Voyez comme je suis zélé, voyez comme j’aurais ma place dans ce gouvernement après mon départ l’année prochaine ! » Vous avez décidé d’en faire un enjeu politique quand cette réforme réclamait de dépasser les clivages partisans. C’est là votre faute.

Cette recherche du consensus, de la bonne adaptation des moyens, du mode de financement exigeait de prendre « le temps de la préparation et de la concertation ». En agissant seul et dans la précipitation, vous voilà donc à contretemps.

A contretemps, parce que comme le révèle ce vœu, rien n’est prêt.

Ni le consensus indispensable pour réussir cette réforme, ni les moyens pour son application, ni la budgétisation nécessaire.

La concertation, elle s’est réduite à 4 séances d’un petit groupe de travail réuni à la va-vite, sans même un compte rendu ni de conclusion…Et alors même que se tenait la première réunion vous diffusiez déjà votre projet sur le site de la ville ! Quel simulacre ! Aucun directeur de caisse des écoles n’a même été auditionné alors que vous envisagiez d’accroître les tâches dévolues à ses agents.

Les réunions publiques qui ont eu lieu se comptent sur les doigts d’une main. Vous devriez pourtant vous rappelez les inquiétudes légitimes et les oppositions qui s’y sont exprimées tant par les parents d’élèves que par les professeurs. Il ne me semble pas qu’elles resteront dans vos meilleurs souvenirs…Elles n’étaient pas non plus un signe d’encouragement pour votre première adjointe.

Aujourd’hui vous essayez de passer en force en présentant un vœu qui ne fixe ni les moyens adéquats ni les financements appropriés.

Pendant des mois, vous avez tenté de faire croire que la réforme ne coûterait que 11,5 millions € à Paris en dépit de toutes nos mises en garde. Puis, Anne Hidalgo s’est ravisée en concédant qu’un montant plus réaliste pourrait être de 30 millions €. Et aujourd’hui, tout augmente monsieur le Maire, l’évaluation oscille entre 40 et 50 millions. En revanche, si l’évaluation a été réajustée, sur le mode de financement c’est le flou le plus total.

Vous annoncez que vous ferez appel au soutien de la CAF pour une contribution au montant hypothétique et aléatoire. Mais, la CAF, un organisme très contraint financièrement, redoute légitimement qu’une saisie par le maire d’une partie de ses ressources ne se traduise au final par une augmentation future des cotisations.

Anne Hidalgo annonce que 50 millions €, la Ville peut tout à fait l’assumer. Mais, monsieur le Maire, une réforme qui coûte 50 millions € par an, cela représente 300 millions sur une mandature, et vous considérez qu’il n’y pas là matière à discussion. 300 millions, c’est presque trois le stade Jean-Bouin ! Et vous dîtes qu’il n’y aura pas lieu d’augmenter les impôts du fait de votre réforme. C’est une affirmation qui ne vous engage pas, mais que devra assumer votre actuelle première adjointe.

Je prends l'engagement ici et maintenant que la nouvelle majorité que nous voulons incarner l'année prochaine lancera une véritable concertation avec les enseignants et les parents d'élèves pour remettre l'enfant au coeur du dispositif de la réforme des rythmes scolaires.  Il faut prendre le temps d’une vraie réflexion sur le temps périscolaire, où chacun des acteurs trouvent sa place (enseignants, parents, associations) sans oublier que l'école doit demeurer un lieu où l'on apprend les fondamentaux pour permettre à chaque enfant quelque soit son origine sociale ou son quartier de s’épanouir et de réussir. 

 

Pierre-Yves BOURNAZEL

 

Conseiller de Paris

Élu du 18ème

Candidat à la Mairie de Paris

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