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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 17:57

Enfin une explication claire......


Ça se passe dans un village qui vit du tourisme, sauf qu'à cause de la crise il n'y a plus de touristes. Tout le monde emprunte à tout le monde pour survivre.


Plusieurs mois passent, misérables. Arrive enfin un touriste qui prend une chambre. Il la paie avec un billet de 100$.

Le touriste n'est pas plutôt monté à sa chambre que l'hôtelier court porter le billet chez le boucher, à qui il doit justement cent dollars. Le boucher va aussitôt porter le même billet au paysan qui l'approvisionne en viande.


Le paysan, à son tour, se dépêche d'aller payer sa dette à la pute à laquelle il doit quelques passes. La pute boucle la boucle en se rendant à l'hôtel pour rembourser l'hôtelier qu'elle ne payait plus quand elle prenait une chambre à l'heure. Comme elle dépose le billet de 100$ sur le comptoir, le touriste, qui venait dire à l'hôtelier qu'il n'aimait pas sa chambre et n'en voulait plus, ramasse son billet et disparaît.


Rien n'a été dépensé, ni gagné, ni perdu. N'empêche que plus personne dans le village n'a de dettes. N'est-ce pas ainsi qu'on est en train de résoudre - no sweat - la crise mondiale?

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5 mai 2006 5 05 /05 /mai /2006 19:37

Economie. L'Essentiel pour la politique économique. Fiche technique.


·Qu'est-ce que la croissance ?

            Le concept de croissance est plus restreint que celui de développement, c'est-à-dire l'ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles accompagnant la croissance de la production. On doit encore distinguer la croissance du bien être, du progrès, et aussi de l'expansion, termes plus flous.

            Croissance = l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, le produit global net en termes réels. Le phénomène est relativement récent, c'est au XXe siècle qu'il prend une ampleur considérable en intensité et géographiquement, devenant quasi mondial.


·Les principaux indicateurs de la croissance.

-         Le PIB réel (Produit intérieur brut), la production nationale prenant comme référence une année de base. On calcule ainsi le Taux de croissance annuel = l'évolution du PIB d'une année à l'autre. Le PIB réel, c'est-à-dire, rapporté aux prix de vente des biens et services, correspond aussi au pouvoir d'achat des ménages.

Les limites et ce que le PIB réel ne prend pas en compte :

      - Approche partielle, certains éléments de l'économie nationale manquent (ex : le travail      domestique).

      - L'amélioration des produits existants et l'apparition de nouveaux produits.

      - Le choix de l'année de base ne peut pas être arbitraire.

- Le niveau de vie n'est pas forcément meilleur si la croissance démographique est supérieur à la croissance économique.


            - C'est pourquoi l'indicateur le plus pertinent est le PIB par tête ou PIB par habitant, qui prend en compte l'évolution de la démographie, des naissances comme de l'immigration.



          I. L'évolution de la croissance économique.

                   A. L'histoire longue de la croissance économique.

Angus Madison (1926-...) dans son ouvrage Les phases du développement capitaliste en 1981 étudie l'évolution de la croissance dans le long terme, il en propose un aperçu sur deux millénaires. Il en ressort que la croissance économique est sur le long terme, un phénomène très récent.


Tableau: Croissance dans les pays européens
(Maddison (1981))

(Taux de croissance annuel moyen)

PIB

Population

PIB/tête

Période agraire : 500-1500

0

0

0

Période agraire progressive : 1500-1700

0.3

0.2

0.1

Capitalisme commercial : 1700-1820

0.6

0.4

0.2

Capitalisme : 1820-1980

2.5

0.9

1.6



Fin de l'Empire romain à 1500 : Pas de croissance de la production/habitant en Europe.    L'agriculture, principal outil de travail connaît de minces évolutions. Vers le XIe siècle, le progrès technique apparaît (charrue, collier de cheval, moulin à eau) mais la population augmente aussi, la production/habitant ne connaît donc pas de changement significatif.

De 1500 à 1700 environ : la croissance est faible, environ 0,1% par an.

De 1700 à 1820 : croissance de 0,2% par an.

De 1820 à la seconde guerre mondiale : autour de 1,5 à 2%. La croissance pendant la première révolution industrielle est donc faible par rapport à la période de l'après guerre.

De l'après guerre aux années 70 : En Europe la croissance atteint des taux annuels moyens de 4 ou 5%, plus de 6% en Allemagne. Au japon on dépasse les 8%. Cette période, considérable pour la croissance, n'est jamais qu'exceptionnelle sur le long terme.


Des taux significativement non-nuls ne s'observent que depuis deux siècles. Deux siècles correspondent à une période courte dans l'histoire de l'Humanité... mais assez longue pour que ces taux de croissance aient un effet considérable sur les sociétés humaines. Il faut noter aussi qu'elle évolue différemment selon les pays : la Chine a le plus fort PIB/tête au 15e siècle, au 16e siècle c'est au tour des villes du Nord de l'actuelle Italie, au 17e les leaders sont les Pays-Bas, avant de laisser leur place au Royaume-Uni au 19e puis aux Etats-Unis de 1870 à aujourd'hui. Par ailleurs il ne faut pas confondre le PIB/habitant et le taux de croissance annuel de ce PIB par habitant.


B. Une histoire plus proche de nous.

Le graphique suivant donne le taux de croissance du PIB/tête en termes réels pour les principaux pays européens, nord américains et de l'Australie.


Croissance depuis un siècle (Barro & Sala-i-Martin (1995)).


De 1890 à 1945 : période plus ou moins stable avec une légère baisse de la croissance pendant les deux conflits mondiaux.

De 1946 au début des années 70 : Enorme croissance dans les pays riches, soit les pays les plus industrialisés, soit les pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Ce sont les ''Trente Glorieuses'' (expression inventée par Jean Fourastié dans son ouvrage Les trente glorieuses ou la révolution invisible de 1946 à 1975), période très courte, mais néanmoins marquante, de l'histoire économique jusqu'au premier choc pétrolier. Entre 1960 et 1973, le taux de croissance moyen annuel était de 6.3% en France, de 3.8% aux États-Unis et de 9.9% au Japon. Pour une période plus longue, de 1950 à 1973 on obtient comme taux de croissance du PIB/habitant : Allemagne, 6% - Belgique, 5.4% - Etats-Unis, 3.7% - France, 4.1% - Italie 5.5% - Japon, 9.7% - Pays-Bas, 4.8% - Royaume-Uni, 3%.

Des années 70 aux années 90 : Ralentissement de la croissance économique dans l'ensemble des pays de l'OCDE accompagné de l'émergence et la persistance du sous-emploi. Ex : pour 1973-1998 ; France, 1.6% - EU, 1.5%.

Depuis les années 1990 : Certains pays, en Amérique du Nord, en Europe du Nord ou en Océanie recouvrent des taux de plus de 3%. Quatre pays asiatiques appelés couramment « les 4 tigres » : Taiwan, Singapour, Hong Kong et la Corée du Sud connaissent une forte croissance. La Chine, avec un taux dépassant les 10% ces dernières années, connaît une croissance encore jamais vue.


Remarques Fondamentales :

-         La croissance n'est pas une nécessité historique. On ne l'a pas toujours constaté, en ce sens elle est un phénomène récent et encore aujourd'hui elle n'est pas universelle, certains pays en Afrique ont des taux de croissance proches du zéro, voire négatifs, c'est-à-dire que leur niveau de vie régresse.

-         On a constaté au sein des pays riches, une convergence de la production par habitant. Il y a une relation inverse entre la croissance et la production. Un pays à faible production a connu une forte croissance, inversement un pays à forte production a connu une croissance moyenne. Toutefois le retour de la croissance dans certains pays à forte production (comme les Etats-Unis) alors que d'autres stagnent à des taux de 1,5% environ, nuance l'effet de convergence. A l'échelle mondiale, la convergence ne s'applique que pour quelques pays à forte croissance, en pleine expansion, notamment en Asie. Autrement on ne peut parler de convergence mondiale.

-         L'évolution de la croissance et du PIB dans le monde laisse penser que le leadership, qui a maintes fois changé de main, pourrait encore le faire. Les Etats-Unis laisseraient leur place, par exemple, à la Chine. Toutefois les Etats-Unis, par leur politique économique semble toujours être tenants de leur sort.

-         Des faibles écarts de taux de croissance peuvent correspondre à une différence qualitative forte même sur une courte durée comme la vie d'une génération.

PIB/tête des États-Unis (en dollars de $ 1985$) :

en $ 1870$: $ 2\,244$$

Multiplication par $ 8.1$

en $ 1990$: $ 18\,258$$.

sur $ 120$ans.


Cela correspond à un taux de croissance annuel de 1,75%.

Si le taux de croissance était seulement de 0.75% cela aurait donné un PIB/tête de $ 5\,519$$ en 1990 (proche de Mexique).

Si, au contraire, le taux était 2.75% (le taux de Taiwan dans la période1900-1987), les Etats-Unis auraient multiplié par $ 27$leur PIB/tête en atteignant $ 60\,841$$.




Par conséquent, il est essentiel de comprendre les mécanismes de la croissance. Si l'on pouvait la favoriser, même très faiblement, cela aurait d'importantes conséquences à long terme.


II. Les explications de la croissance.

A.   Brève histoire des théories de la croissance.

 

·Les classiques.

Adam Smith (1723-1790) a mis l'accent sur le rôle des économies d'échelle, de la spécialisation et du commerce international. Il est aussi l'inventeur de l'approche historique dans l'analyse comparative de la croissance.


Thomas Malthus avait un schéma de croissance basé sur deux facteurs : les ressources naturelles et le travail.


















David Ricardo reconnaît clairement la puissance productive supplémentaire qui peut provenir des machines et les perspectives de croissance fortes que ces dernières peuvent fournir aux secteurs non-agricoles. Mais l'utilisation progressive des terres de moins en moins fertiles ne peut que tirer vers le haut les prix agricoles et donc les salaires de subsistance. Cela doit conduire à l'épuisement des profits et donc, à l'arrêt de l'expansion économique (l'état stationnaire des classiques - J.S. Mill).


John Stuart Mill.




Karl Marx enfin reconnaît l'accumulation du capital et le progrès technique comme les deux sources de la croissance.




· Schumpeter et les théories modernes de la croissance.

Joseph A. Schumpeter (1883-1950) met l'accent sur le progrès technique plutôt que sur l'accumulation du capital. Il rejette totalement l'analyse de Malthus et de Ricardo concernant la contrainte imposée par la pression de la population. Il distingue le flux circulaire en situation de technologie statique et le développement économique soutenu par des innovations technologiques telles que l'introduction de nouveaux biens, l'introduction de nouvelles méthodes de production, l'ouverture de nouveaux marchés, la découverte et la conquête de nouvelles sources de matières premières, une nouvelle organisation pour l'industrie.

Les théories modernes de la croissance partagent un certain nombre de caractéristiques communes : des comportements concurrentiels, une dynamique d'équilibre, l'analyse du rôle des rendements décroissants et de leur relation avec l'accumulation du capital physique et du capital humain, l'analyse de la relation entre le revenu par tête (per capita) et le taux de croissance de la population; et plus récemment, l'analyse du rôle du progrès technique et de l'influence des monopoles sur ce progrès. Ramsey (1928) est le précurseur de ces travaux, ravivés ensuite par les travaux des keynésiens Harrod(1939) et Domar (1946) mettant l'accent sur l'instabilité du système capitaliste. Le renouveau récent des théories de la croissance hérite surtout des modèles néo-classiques de Solow (1956) et de Swan (1956) et Les implications d'une vision keynésienne de l'économie pour l'analyse de la croissance apparaissent plus clairement dans le modèle post-keynésien de Kaldor (1955-56). La réintégration du modèle de Ramsey a permis de considérer un comportement de consommation plus riche. Ces modèles, nous donnent une analyse de la croissance économique sans vraiment tenir compte de la dynamique des technologies à la Schumpeter.

 

B.   Les explications pratiques.

On relève trois sources d'explication de la croissance économique (Modèle de Solow)

-         l'accumulation du capital (due à l'épargne et l'investissement) : dépend de l'état de la technologie, des rendements d'échelle et des rendements factoriels, de la production et du capital par travailleur. Fonction de production : Y=F(K,L).

-         la croissance démographique

-         le progrès technique, c'est l'élément le plus durable, on peut supposer qu'il est infini (d'où l'intérêt des financements en recherche et développement).

 

Quelques notions : - Croissance maîtrisée = celle qui exploite le mieux des facteurs de production à tel ou tel moment.

-         Croissance extensive = Plus de capital K, plus de travail L.

-         Croissance intensive = Progrès de productivité.

(Travaux de Denison et de Solow).


La première révolution industrielle repose uniquement sur l'utilisation d'entrants, d'inputs ; le rythme de la croissance est alors relativement lent.

Les deuxième et troisième révolution industrielle (l'après guerre et l'informatique dans les années 1990) connaissent une intensification accélérée fondée sur des gains de productivité, à l'image des « miracles » japonais et allemands pendant « les trente glorieuses ».

Des explications encore partielles mais stimulantes.

Dans les années 1980, les travaux de P. Romer et de R.Lucas soulignent l'insuffisance des explications antérieures où la croissance est vue comme un phénomène « exogène » et met en avant une croissance endogène de meilleure productivité par diversification des produits et de capital humain, favorisant l'innovation technologique.



Paul Bairoch envisage les rigidités de l'offre jouant un rôle déterminant pour comprendre les ruptures technologiques et énergétiques au cœur de la croissance (ex : techniques des labour savings au XVIIIe siècle dans les îles britanniques).

A.Gerschenkron, lui, s'intéresse au rôle du degré de l'intervention de l'Etat sur la croissance. Il montre que plus la croissance est tardive, plus l'Etat a tendance à se substituer aux initiatives défaillantes du marché.



Bibliographie.

Blanchard, Cohen, Macroéconomie, Paris :

Burda (Michael), Wyplosz (Charles), Macroéconomie. Une perspective européenne, Paris : De Boeck, 2003

Renversez (Françoise) (dir.), Economie. Dictionnaire encyclopédique, Paris : Dalloz, 1998

Teulon (Frederic) (dir.), Dictionnaire. Histoire. Economie. Finance. Géographie, Paris : PUF, 2004

Mankiw (Gregory N.), Macroéconomie, Paris : De Boeck, 2004

Echard (Rodolphe), Yildizoglu (Murat), Croissance économique, Paris, mars 1999 (trouvé sur

http://yildizoglu.u-bordeaux4.fr/croisemfweb/index.html ).

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14 avril 2006 5 14 /04 /avril /2006 20:56

 

Illustration de l'article, écoutez les propos de Finkielkraut à Ripostes (ci-dessus).

Lundi dernier, Yves Calvi posait une question, ma foi, intéressante et, à mon sens, capitale - malheureusement sans réponse - lors de l'émission "mots croisés" sur France2, qui revenait encore une fois sur le CPE. Cette question, la voici : pourquoi y'a t-il une différence entre ce que dit un homme politique, avant son élection, et ce qu'il fait, une fois élu?

Vous trouverez ci-dessous une esquisse de réponse, non exhaustive bien entendu, mais qui en matière économique, en tout cas, me paraît fondamentale.

Pour comprendre ce phénomène, il faut revenir au sentiment que provoque le mot "libéral" ou sa conceptualisation "libéralisme" chez les français. Eh bien ce sentiment est mauvais. Il est de notoriété commune que le libéralisme a mauvaise figure en France. Bien qu'on puisse le diviser en trois sortes: libéralisme politique, libéralisme économique et libéralisme culturel; en France, on ne retient que trop souvent le second, pour le dénigrer. J'ai développé sur lumieresdumonde plusieurs articles, pour montrer que le libéralisme économique n'avait rien de mauvais en soi, c'est un vaste travail de reconquête qu'il faut opérer sur les mentalités françaises. A commencer par les partis politiques, peureux et dépendants de leur électorat, et non pas le contraire. Ainsi, en janvier 2006, Alain Bergougnioux et Gerard Grunberg, tous deux à Sciences Po, cercheurs reconnus, publiaient L'ambition et le remords. Les socialistes français et le pouvoir, 1905-2005. Spécialistes du parti socialiste français, ils  développent dans cet ouvrage l'impossible aggiornamento du PS, depuis la SFIO, incapable d'accepter le compromis réalisé par les travaillistes, britanniques notamment mais pas seulement, ou les sociaux-démocrates, allemands par exemple, pendant le Congrès de Bade Godesberg en 1956, ce compromis entre le capitalisme, devenu aujourd'hui de fait le libéralisme et l'Etat providence. Nos deux chercheurs touchent ici un point sensible: en France on oppose l'Etat providence ou l'Etat social avec le libéralisme, de façon radicale et grossière. Adieu donc le libéralisme social; rappelons que "liberal" aux Etats-Unis signifie social.

Voilà donc le Parti socialiste, le parti censé être le plus modéré à gauche, celui ayant rompu depuis le plus longtemps avec le marxisme et avec la révolution anticapitaliste, le voici donc bien embarrassé! Et que dire de sa base ! J'en ai déjà parlé. Si le parti socialiste est embourbé dans une pensée antilibérale, même pour certaines de ces élites, que dire alors des partis plus à gauche. Ainsi, voici une moitié de France où l'antilibéralisme est une culture profonde, une quasi structure, un des fondements. Ajoutez-y des éléments de droite nationaliste antilibéraux, non seulement économiquement mais aussi politiquement, ajoutez-y encore une pratique libérale étatiste qui fait la spécificité du libéralisme français, car le libéralisme est de fait le propre de la démocratie moderne, et on ne peut à ce compte s'en détacher, ajoutez encore une pratique de gauche, gauchiste et gauchisante où on conteste la démocratie représentative dès que bon nous semble, mélangez-le tout et vous obtenez une sacré dose d'antilibéralisme qui a de quoi gêner un homme politique à la recherche du pouvoir.

Ainsi mettons - nous en situation : l'homme politique souhaite être élu, en tant qu'homo oeconomicus, il pense à son élection, à son prestige, au pouvoir, bref à son intéret peut-être autant qu'à celui de la France. Si avant l'élection, il se dit libéral, il se met à tout va à parler de libéralisme à l'anglo-saxonne, c'en est fini pour lui. Il se retrouve avec 3% à la Madelin. C'est simple: la politique, malheureusement n'est pas constitué que d'idées à défendre. C'est un va et vient incessant entre ce qu'on pense et ce qu'on peut dire ou faire. Ainsi, pas de libéralisme à outrance, c'est la condition sine qua none pour être élu, en plus de celle d'appartenir à un grand parti national.

A présent, notre homme politique est au pouvoir. Il consulte les économistes pour savoir comment gérer l'économie du pays. Implacablement, certains seront libéraux et défendront des réformes libérales. Si notre homme n'est qu'un opportuniste sans courage, il n'essaiera même pas, qu'il soit de droite ou de gauche. Au mieux, il tentera une politique de la demande et une reprise hasardeuse de la croissance qui devrait lui bénéficier à court terme, mais à court terme seulement. S'il est de droite, il se coupe alors d'une bonne partie de son électorat à peine les mesures prises, et, s'il est de gauche, il paie les conséquences de ses réformes à moyen terme. S'il est un tant soit peu courageux, il essaie, il tente une réforme un tant soit peu libérale, qui ne l'est peut-être qu'à moitié, exemple: le CPE. S'il est de droite, c'en fini pour lui, il doit alors faire face à un sérieux mouvement de contestation venant des syndicats de gauche, des travailleurs de gauche, des fonctionnaires, voire des lycéens et étudiants si ceux-ci se sentent visés. Aucun gouvernement de droite n'y a échappé depuis 20 ans, et personne encore n'y a vraiment triomphé, même en période de crises et de violences, l'antilibéralisme, principalement de gauche, triomphe, envers et contre toute logique. Si cet homme est de gauche, soit il ne l'est plus pour longtemps (seule un travailliste britannique des années 20 dont le nom m'échappe avait mené un tel renversement), soit on l'accuse de toute façon, de ne plus être de gauche, de s'en éloigner, de céder à la mondialistation, que sais-je encore! Bref, il n'arrive à rien non plus si sa mesure est vraiment libérale. A la limite on se demanderait si une demi mesure libérale ne serait pas mieux porté par la gauche, qui la ferait passer pour toute autre chose, que par la droite, qui est condamnée d'avance, car "droite" en France, si vous ne le saviez pas, c'est comme "libéral", c'est un gros mot, c'est mal. C'est un ancien homme de gauche qui parle, élevé dans la gauche bien pensante, pour qui "le mec de droite", c'est quand même un connard. Que se rassurent mes parents, qui ont su évoluer, ce n'est pas eux que j'incrimine, mais bien la pensée de gauche, gauchiste ou gauchisante, qui prétend détenir toute la vérité, la seule, et qui se refuse à tout libéralisme, venu d'ailleurs n'est-ce pas. C'est à se demander si la gauche n'est vraiment plus nationaliste.

Enfin, voilà le dilemme auquel est libré notre hommme politique, et il lui faudra bien du courage pour le surpasser, car depuis la fin des années soixante et la lente victoire du gauchisme, personne n'y est arrivé.

Qui donc osera relever le défi?

Gad.

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12 avril 2006 3 12 /04 /avril /2006 19:33

Parmi les nombreux intervenants réagissant à "Mars 2006, le mouvement anti - CPE", ou "la troisième révolution française", la seconde étant Mai 68 (Henri Mendras), un nom a retenu mon attention: Jean - François Kahn.

Le directeur de Marianne a en effet fait preuve d'engouement contre le CPE, selon, lui, régression dangereuse pour notre société. Alors que son journal a parfois eu des propos durs sur les sauvages de banlieues, qu'il n'a pas hésité à crier à l'archaïsme lors de l'affaire des caricatures, cette fois-ci, au cas où on l'avait oublié, Marianne et JF Kahn, ont clairement montré qu'ils étaient, de gauche.

Je veux revenir ici sur un propos important qu'il a eu, voilà maintenant plusieurs semaines dans l'émission riposte sur France 5. Selon Kahn, les partisans du libéralisme font comme les anciens communistes. Voilà de quoi nous vexer. Ainsi, lorsqu'on disait à un communiste, "vous voyez bien que votre système ne fonctionne pas", il répondait "mais non, c'est parce qu'il n'y a pas assez de socialistes, c'est pour ça que nous sommes obligés de faire des hoses qui parfois peuvent déplaire". Alors selon Kahn, la même logique vaudrait pour les libéraux qui réclament plus de libéralisme qu'il n'y en a déjà.

Pas mal Monsieur Kahn, bonne dialectique. Suivons-là. Un peu de démonstration par l'absurde ne fait pas de mal.

Alors donc, nous voulons plus de libéralisme. Oui c'est vrai. Mais en matière de libéralisme, nous avons des modèles: l'Angleterre et les Etats-Unis pour ne citer que les plus connus. Prenons le dernier qui, de manière reconnue, constitue le pays libéral par excellence. Alors quoi? Déplaçons-nous aux Etats-Unis. Pour ma part je ne demande pas plus de libéralisme que là-bas, même moins. Mais regardons un peu les Etats-Unis. Est-ce l'URSS? Est-ce un pays archaïque, un pays dictatorial, un pays obscurantiste, liberticide et j'en passe? Force est de reconnaître que non. Ce pays a bien des défauts, mais c'est bien un modèle qu'on peut largement souhaité suivre. Pas besoin d'en dire plus, l'idée de Kahn est teintée d'un franchouillardisme aberrant. N'a-t-il pas regarder en dehors de France, en Angleterre, au Canada, en Suède pour savoir que beaucoup de choses fonctionnaient mal là-bas? Jean-François Kahn n'a-t-il pas la télé? Ne lit-il pas les journaux? Peut-être est-il anti-américain, purement et simplement.  Non, n'allons pas jusque-là. Mais alors on voit bien qu'en France, on a bien, dans le peuple comme dans ses élites, au moins de gauche, mais il y aurait à débattre pour la droite, un problème avec le libéralisme, et un sérieux problème, plus qu'inquiétant.

Alors je le réaffirme: gérant de ce blog, je m'affirme libéral, ni libertarien, ni même ultra-libéral, mais simplement libéral. Or le libéralisme n'est pas l'horreur qu'on veut nous faire croire. Lisez, ne serait-ce que Hayek, vous verrez que le libéralisme n'est pas le libertarisme, ça n'est pas l'anarchie de droite. Le libéralisme reconnaît un rôle à l'Etat, l'Etat gendrame, oui, mais pas seulement. Hayek, par exemple, reconnaît la nécessité d'un salaire minimum. Le libéralisme, c'est aussi Benjamin Constant, Toqueville, Karl Popper, John Rawls ou encore Raymond Aron.

Le libéralisme politique, un libéralisme économique (au moins pour aujourd'hui, pour sortir du trou dans lequel nous sommes piégés par les vices à long terme de l'Etat providence Beveridgien), une démocratie libérale forte, représentative, qui réaffirme, non seulement ses valeurs, mais aussi sa légitimité, et qui ne se laisse pas déborder par les mouvements faschistes de toute sorte: gauchistes, islamistes, et fascistes à l'ancienne.

Voici ce que défend ce blog.

Gad.

 

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7 avril 2006 5 07 /04 /avril /2006 21:18
 
 
 

Le mouvement contre le CPE, c’est bien fini. Il faut se rendre à la raison, Chirac, comme toujours, n’a pas eu le courage d’être ferme, il a voulu, à son habitude, caresser les manifestants, les contestataires, les réactionnaires, les faschisto – gauchistes et les racailles nazies, dans le sens du poil. Il fallait s’y attendre. Notre président n’a jamais été un homme courageux, il n’a jamais été un homme fort, il est loin d’avoir les qualités de certains de ses pairs. Bref, il n’allait pas être un grand homme à la fin de son mandat, à la fin de sa vie, lui qui ne l’a été ni durant sa longue présidence, ni durant son existence. Pour une fois, Mitterrand avait raison.

 

Nul doute : les syndicats, les jeunes fachos de gauche, les anti – libéraux, ceux qui empêchent la France d’aller de l’avant, ont encore gagné. Certes, du point de vue institutionnel, il reste encore un espoir, rien n’oblige le Parlement à relégiférer sur la loi concernant l’ « égalité des chances » comme le demande le Président. Mais qui peut croire qu’il en sera autrement ? Tout au plus se consolera –t- on avec le CNE et un CPE vidé de sa substance. Après tout, on en a vu d’autres. Mais en verra-t-on d’autres, car sera-t-il possible, à présent, de tenter toute réforme libérale, après cet échec. Difficile à dire.

 

Mais le CPE, c’est dépassé, ce n’est plus à la mode, n’est-ce pas ? La contestation des syndicats, des étudiants mobilisés, entend aller au-delà ! C’est un nouveau monde qu’ils veulent. Hier, sur France Culture, la représentante de je ne sais plus quelle confédération étudiante, réclamait que ce soit la constitution de la Ve république qu’on remette en cause et qu’on supprime à présent. Son discours était si théorique, qu’après tout, nous serions tous d’accord avec elle. Changeons la Ve , pourquoi pas ! Créons la Vie  ! Mais ensuite : les problèmes sociologiques seront toujours là, l’opposition au capitalisme et au libéralisme survivra, le taux de connerie ne baissera pas !

Son discours, à vrai dire, était faux. Non seulement elle ne traduisait pas la réalité des mouvements gauchistes étudiants, mais elle trempait dans l’utopie, en prétendant pourtant ne pas être utopiste. Car, soyons sérieux, elle, comme tous les dirigeants de l’UNEF, et c’est bien normal en tant qu’étudiants, ne sont capables que de discours théoriques et généraux, sur un monde, une France souhaitable. Mais lorsqu’il s’agit de réellement proposer quelque chose, d’avoir une démarche concrète sur la formation, l’emploi, le logement …etc … c’est alors aux partis politiques de s’en charger. A l’UNEF, on conteste tout, mais pour proposer, ce n’est pas à eux de le faire, aux autres le sale boulot ! Alors qui sera donc ce parti qui triomphera sur toutes ces questions qui forment le malaise, dit-on, de la société française ? Seule une nouvelle majorité pourrait le faire. Cette majorité, puisqu’elle n’est pas à droite, et qu’on imagine mal les représentants de l’UNEF appeler De Villiers au pouvoir, elle sera à gauche, et la plaque tournante en sera le P.S.

 

Ah ce cher P.S., le voilà reparti. Royal ne dit rien, on la voit peu, très bien, sa côte de popularité est au plus haut. Mais peu importe qui gouverne la France. L ’important, c’est qu’elle se relève ! Et alors sans rire, si le P.S. avait la solution, si le P.S. était prêt à réformer entièrement la société, à la rationaliser, à la rendre plus efficace, plus juste, ne croyez-vous pas que ça se saurait ??

 

C’est bien l’utopie qui règne en France ! La France est en crise, elle est sur la pente descendante. Il existe d’autres modèles pourtant : l’Angleterre et le modèle « libéral – libéral » (Elie Cohen, économiste), on en veut pas … Quelle idée, du libéralisme en France ! Non mais … Le modèle scandinave « libéral-social » (Elie Cohen, économiste) peut-être … mais n’avez-vous pas compris, nous ne voulons pas d’un quelconque libéralisme, cherchez encore… Quant à ce modèle social, il demande bien trop de contrepartie, nous Français, nous n’en voulons pas ! Mais alors quoi ? Le modèle allemand en déroute ? Le modèle japonais qui n’en est plus un ? Le modèle américain (pardon, où ais-je la tête, c’est le Grand Satan) ? Le modèle saoudien peut – être, voilà qui serait amusant. Le modèle européen peut-être ? Formons l’Europe et nous y serons forts ? Ah mais pas l’Europe libérale, (ni libérale à l’américaine, ni libérale à l’européenne, ni libéral tout court) Monsieur, pas l’Europe des patrons, des trusts, ni même l’Europe de l’Angleterre, de l’Allemagne ou l’Europe … de l’est. Non si Europe il doit y avoir, ce sera une Europe à la française, selon le modèle français et pas un autre.

 

Non, la France a trop d’ego pour aller chercher ailleurs. Vous comprenez, Mesdames et Messieurs, en France, nous avons fait la Révolution de 1789, celle de 1830 et de 1848. Celle même de 1968 était plus grande en France qu’ailleurs ! Ne sommes-nous pas le pays de Louis XIV, de Voltaire, de Rousseau et de Descartes réunis ? Pour qui nous prenez-vous ? Nous sommes le pays des droits de l’homme ! Nous n’avons de leçon à recevoir de personne !

Le modèle de la France , ce sera le modèle français ! Au pays de l’exception culturelle, c’est toute notre culture qui est une exception et les autres n’ont qu’à bien se tenir !

 

C’est donc à ce chauvinisme là que je m’oppose, à cette idée qu’on fait tout mieux en France qu’ailleurs – alors que c’est presque toujours le contraire depuis un siècle -, que nous saurons tout mieux faire que les autres et que nous n’avons point besoin de leurs modèles bâtards. Revenons à la réalité : la France n’est plus que 5e, voire 6e puissance mondiale, elle sera bientôt au 10e rang, elle n’est plus un Grand pays, elle ne vit que par son passé, qui n’a d’ailleurs pas toujours été si glorieux, loin de là. Nous ne sommes plus dans la France de la IIIe République , nous ne sommes plus les leaders de l’Europe, Robespierre a changé de pays. Louis XIV a été un grand Roi, certes, mais Chirac en est un médiocre et Trotski, n’est pas français.

Qu’on ravale un peu notre fierté française pour commencer et alors peut-être nous pourrons faire comme ceux qui avancent, si tant est qu’on en soit capable.  

Gad.

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26 mars 2006 7 26 /03 /mars /2006 22:36

Pour être clair et simple, je vais essayer d'être bref. Un employeur n'a que deux raisons de licencier son employé:

1° L'employé est mauvais, il exécute mal son travail et porte ainsi préjudice à l'entreprise, aux autres employés et au consommateur. Il est normal alors de pouvoir le licencier sans subir des structures trop rigides et trop coûteuses;

2° L'entreprise a des difficultés économiques, dans son secteur, à cause d'elle - même ou généralement pour des raisons macro - économiques. L'entreprise ne peut alors plus fonctionner avec autant d'employés. Elle doit les sacrifier. Autrement c'est toute l'entreprise, les autres employés et le consommateur, encore une fois fois, qui en patissent. Mieux vaut alors pouvoir licencier une ou deux personnes par exemple, plutôt que de plonger toute l'entreprise en récession, voire en faillite, ce qui serait bien plus grave. Une autre solution, incertaine, serait de baisser tous les salaires, serait-ce vraiment mieux? Et il n'est pas sûr que ce soit plus efficace.

Le monde n'est pas rose. L'employeur, le patron, n'est pas un vilain méchant capitaliste qui ne pense qu'à ses profits et pas aux vies humaines mais il n'est pas de sa responsabilité d'assurer la bonne vie de tous. Au contraire, plus il y aura de dynamisme et de flexibilité, plus l'économie ira bien et moins il faudra licencier. Le profit crée le développement et l'emploi. Toutes ces considérations, en outre, n'excluent pas des aides et protections sociales pour le salarié.

Ces choses sont simples, mais il faut bien se les mettre dans la tête. Il ne semble pas que les manifestants anti - CPE l'aient vraiment compris. Peut-être faudrait-il que nos gouvernement donnent des cours à la télévision, peut - être doit -on essayer d'expliquer ce genre de choses publiquement sur les grandes ondes, car apperemment beaucoup ne l'ont pas compris, et en France, cela pose un sacré problème !

Gad.

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22 mars 2006 3 22 /03 /mars /2006 11:43

Depuis quelques années, le téléchargement gratuit sur internet connaît un essor mondial et considérable. "Piraterie" dénoncent les uns, " Télécharger, c'est voler" nous dit notre dvd acheté en magasin". Depuis quelques mois, nos députés tentent de faire la chasse à l'internaute qui télécharge. Après une loi allant jusqu'à des milliers d'euros d'amende et de la prison ferme ou avec sursis - alors que des milliers de racailles courent dans nos rues impunément - cette loi, à l'évidence excessive, dut être modifiée. Aux dernières nouvelles, la dernière loi prévoit une amende de 38 euros pour celui qui télécharge et un peu plus de 100 euros pour celui qui en fait du commerce, me semble-t-il. Peu importe les termes exacts à vrai dire. Cette nouvelle loi, plus modérée dit-on, est -elle juste ? Non elle ne l'est pas. Nos députés, sous la pression des maisons de disques, principalement, des millionnaires à la tête d'énormes trusts, ont cédé. L'aristocratie du disque refuse de s'avouer vaincue, dépassée, par la révolution des nouvelles technologies.

1° Une contestation provenant essentiellement de riches personnalités !

A vrai dire, rappelons que ce sont les entreprises comme la fnac ou virgin qui vendent elles-mêmes avec une grosse marge le matériel informatique - ordinateur, graveur, dvd, i-pod, mp3... - qui permet à l'internaute d'utiliser ces nouvelles technologies. Or ces nouvelles technologies pré - citées, l'utilisateur les a payées, il en a payé l'utilisation. Ce sont aussi les mêmes boîtes, comme Sony ou Universal qui produisent la plupart du matériel vendu. Les meilleures chaînes ne sont-elles pas Sony ?

Par ailleurs, les artistes comme les producteurs se plaignent que les auteurs ne puissent plus vivre à cause du téléchargement. Oh, mais comment se fait-il que les chanteurs et les acteurs soient toujours aussi riches ? A-t-on vu Tom Cruise ou Zazie faire faillite depuis que le téléchargement existe ? Si les auteurs sont les laissés de côté depuis un certain nombre d’années, c’est la faute aux producteurs qui les paient, et aux artistes qui prennent tous les bénéfices de leur film ou de leur chanson. Pourquoi serait-ce la faute du consommateur ? Ce n’est pas lui qui distribue l’argent. Mesdames, Messieurs les artistes et producteurs, si  les auteurs sont si pauvres, donnez-leur une partie de vos millions !

En outre, internet n’est-il pas un sacré moyen de tremplin pour un artiste ? Lorie ne s’est-elle pas fait connaître ainsi ? (Je sais, l’exemple est mal choisi lol). Internet peut toucher plus de monde en deux – trois clics qu’aucune trust ne l’a jamais fait. Enfin on prétend que si la plus-value touchée par les artistes ou les auteurs n’est plus la même, la création en serait affectée. C’est loin d’être sûr. Certains moyens de financement existent toujours : la radio, la télé, les concerts, les produits dérivés… Par ailleurs un autre statut est possible (voire la suite). Et puis, n’y a-t-il pas un plaisir à faire de la musique ? N’est-ce que pour faire de l’argent ? Lorsque j’ai créé ce blog, était-ce pour être payé ? Ne pouvons-nous pas aimer ce que nous faisons ? De nombreux domaines se sont fortement développés alors même qu’ils ne sont pas si bien payés que cela, par rapport à leur niveau d’études : la recherche en est un bon exemple. Ceci nous amène à aborder un bouleversement beaucoup plus fondamental.


2° Le capitalisme, le progrès technique et la révolution.

Le deuxième élément est plus important à comprendre. Depuis quand les chanteurs, comme les acteurs, comme ceux qui les produisent gagnent-ils des millions? Depuis quand passent-ils à la télé, pour leurs petites cérémonies mondaines, au coeur de Paris? Depuis quand les reconnaît-on dans la rue, les laisse-t-on rentrer aux soirées VIP ? Depuis quand parle-t-on du showbiz ? Eh bien cela n'existe que depuis un siècle, au maximum, c'est-à-dire un temps très court à l'échelle de l'humanité. Le mécénat auparavant était bien différent. Et grâce à quoi les connaît-on tant ? Grâce aux technologies de production industrielles inventées depuis le XXe siècle et qui leur ont permis d'être si riches, de constituer une nouvelle aristocratie. Ce sont la télé, la radio, la vente de vinil, de cd, de chaines - hifi, de tous ces matériels, ces technologies, produites de manière industrielles, jusque dans les années 80 encore, qui leur ont permis d'être dans la situation dans laquelle ils sont depuis 50 ans. Pourtant, rien ne justifie qu'un chanteur ou un acteur gagne plus qu'un professeur ou qu'un chef d'entreprise. Intellectuellement, rien ne le justifie. Ce sont les technologies, à l'époque produites de manière industrielles qui ont créé cette situation. Les technologies ont créé une aristocratie du disque et du cinéma, aujourd'hui elles la défont, et c'est chose normale.

 

Il est important de comprendre qu'un tel mouvement est le propre même du capitalisme. Le capitalisme a pour fonction, en se développant toujours plus, de faire disparaître les aristocraties provisoires qu'il a lui - même créées. Aujourd'hui, les technologies sont telles que nous ne nécessitons plus de support pour nos cd ou nos films. Ce qui est produit, c'est une idée, un fichier. Lorsque j'écris ces lignes, ces idées: qui me paie pour les penser? Qui me paie pour le temps que j'y passe? Les artistes, comme les maisons de disques qui n'ont pas su voir cette "nouvelle économie", ce nouveau mode de production, sont devenus les nouveaux conservateurs, sans même en prendre conscience. Je dis bien, "nouveaux conservateurs", voilà bien ce qu'ils sont. Qu'ils arrêtent de nous faire la morale tous les ans aux victoires de la musique, alors qu'ils sont en robe de soirée, dans une grande salle de Paris, le champagne à la main, sans rien comprendre au nouveau monde qui se dessine chaque jour.

 

Oui, mais le droit de la propriété intellectuelle alors ? Eh bien réfléchissons-y ! Le droit de la propriété intellectuelle qui existe encore en bien des domaines de production de matériaux comme d'idées, eh bien ce droit connaît déjà des entorses aussi en bien des domaines. Nous avons cité ci-dessus la recherche. Comment est payé un professeur ? Il passe à la télé gratuitement, des dizaines de fois. Il se rend à des colloques, des réunions, des conférences pour simplement livrer ses idées, et on ne le paye pas lorsqu'on reprend ses idées. Qui vous condamnera pour répéter, même publiquement ce qu'un autre a dit avant vous? C'est parce qu'il est reconnu progressivement comme un spécialiste qu'il peut obtenir une reconnaissance institutionnelle et étatique dans un domaine, et ainsi obtenir une chaire, un place dans un établissement, un poste tout simplement ... Voici comment fonctionne les domaines de la culture. Alors aujourd'hui, que la technique ne nécessite plus une production industrielle considérable, pour diffuser un produit culturel dans le monde,la musique comme le cinéma, doivent changer de statut. On ne pourra pas nier éternellement un état de la technique qui a modifié tant de paramètres.

 

Le téléchargement n'est pas un vol, ce n'est pas une piraterie, c'est un instrument du modernisme, de la nouvelle technologie. Le capitalisme permet de réaliser les rêves de la modernité, n'essayons pas de les bloquer ! Au passage, vous apprécierez le caractère très anti-conservateur du mode de production capitaliste. Le capitalisme c'est aller toujours plus loin, c'est le propre de la modernité. Voilà un bel espoir ! Par la croissance, par le progrès des techniques, par l'amélioration du niveau de vie, nous nous enrichissons toujours plus. Hannah Arendt a dit "nous sommes tous des bourgeois", elle avait raison, mais bourgeois revête ici un sens mélioratif. La technologie nous enrichit et nous fait évoluer, c'est en ce sens que je dis qu'elle nous embourgeoise (le mode de vie bourgeois, au sens péjoratif, que je dénonce par aileurs, n'est pas en question ici). En revanche Marx croyait à la paupérisation de la société capitaliste, victime de ses contradictions; il s'est bien trompé. Le capitalisme sur le plan économique, la démocratie sur le plan politique, sont deux modes de vie qui contiennent le développement, le progrès, le renouveau en leur sein. La révolution, dans son sens apprécié de bouleversement pour un monde meilleur, ne vient pas de la chute du capitalisme et de la démocratie libérale, elle est comprise en leur sein même. Les cycles du capitalisme, ce sont des cycles de progrès révolutionnaires. L'important pour la démocratie est alors de rester forte, de faire comprendre ses avantages, pour ne pas se laisser marcher sur les pieds.

 

POUR UNE VRAIE DEMOCRATIE LIBERALE, FORTE ET ECLAIREE !!!!  LUMIERES DU MONDE.

 

GAD..  

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