Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 18:13
MONDE INFO                         
conservateur, chrétien et ami du peuple juif, Miguel Garroté, journaliste 

lundi 28 avril 2008

L’Etat d’Israël moderne, fondé en 1948, fête 60 ans d’existence. A cette occasion, nous sommes plusieurs, sur les blogues et sur les sites, à choisir, de publier, une série de chroniques, sur ce pays. Je choisis, quant à moi, de commencer, par une première chronique, pour relater, d'une part, les fruits, passés et présents, de mes trois voyages en Terre Promise, en 1983, en 1989 et en 1997; et d'autre part, les fruits, passés et présents, de mes contacts, quasi quotidiens, avec divers Juifs et avec divers Israéliens.

Je me suis rendu en Israël à trois reprises. La première fois, j’ai été en Israël en 1983, la deuxième en 1989 et la troisième en 1997. En 1983, je fis la connaissance d’Ovadia Soffer, ambassadeur d’Israël auprès du siège européen de l’ONU, à Genève, puis de deux historiens israéliens, Bat Yeor, d’origine juive égyptienne et son époux, David Litman, d’origine juive anglaise. En 1983, en Israël, je rencontrais Asher Naïm, d’origine juive libyenne, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères et Shlomo Bino, d’origine juive irakienne, directeur pour le Moyen-Orient au même ministère. Je suis arrivé à Jérusalem, en 1983, complètement athée. J’en suis reparti croyant. Je suis catholique, certes, mais je suis catholique parce que j'ai été, sans motif religieux aucun, en Israël. En 1989, j’ai surtout parcouru Jérusalem, Nazareth et des villes de la Judée-Samarie. En 1997, je me suis notamment rendu à Tel-Aviv, Jérusalem, Bethléem, Jéricho, Ramallah et Nazareth. Concernant le Saint Sépulcre à Jérusalem, j'ai vu des prêtres orthodoxes et des prêtres arméniens se bagarrer pour leur parcèle de souveraineté sur le lieu saint des chrétiens. Je n'ose pas imaginer le bazard, si les autorités israéliennes se retiraient totalement des lieux saints. Par ailleurs, je me suis rendu, en d’autres occasions, en Syrie, en Jordanie, au Liban, en Turquie et au Maroc.

Pour moi, la situation, s’est encore éclaircie, d’une part, suite à une rencontre inter-religieuse, avec notamment l’Israélien Ruben Berger et Mgr Joseph Roduit, à l’abbaye de Saint-Maurice (Suisse) ; et d'autre part, la situation s'est encore éclaircie pour moi, depuis que je suis en lien, avec la communauté catholique philo-sémite des Béatitudes, notamment sa Maison Saint-Joseph (Suisse); une communauté qui chaque vendredi soir, célèbre l'entrée dans le sabbat.

J'écris que pour moi, la situation s’est éclaircie, dans le sens que j'ai saisis, à quel point, la négation de l'Etat d’Israël entraîne, naturellement, la négation de l’Église catholique en particulier et du christianisme en général. En effet, les conditions de vie déplorables des Juifs et des chrétiens en terre dite d’islam, ont pour corollaire, la volonté de détruire « l’entité sioniste », Israël. De même, si Israël devenait une terre majoritairement musulmane, les conditions de vie des Juifs et des chrétiens en terre dite d'islam seraient encore pires. Concrètement, les dirigeants des pays musulmans ne reconnaissent ni l’État d’Israël, ni la liberté religieuse des Juifs et des chrétiens en terre dite d’islam; et ces deux refus participent d’une même idéologie. C’est pourtant l’inverse qu’une certaine classe politico-médiatique essaye de nous faire avaler, à savoir : céder beaucoup de territoires, c’est beaucoup améliorer nos relations avec les dirigeants des pays musulmans. Il est vrai, à cet égard, que nous aimons, aussi, beaucoup, le pétrole.

Sur le plan littéraire, j'ai également trouvé, une pensée catholique, amie d'Israël. Au 20ème siècle, le philosophe catholique français Jacques Maritain a écrit: "Je voudrais être Juif par adoption, puisqu’aussi bien, j’ai été introduit par le baptême dans la dignité des enfants d’Israël (…) je suis des vôtres, oui, - juif par amour, je ne dis pas seulement spirituellement sémite, comme est tout chrétien, mais ethniquement juif, lié dans ma chair et ma sensibilité aux tribus d’Israël et à leur destinée ici-bas. Il y a une relation supra-humaine d’Israël au monde, comme de l’Église au monde (…) Aux yeux d’un Chrétien qui se souvient que les promesses de Dieu sont sans repentance, Israël continue sa mission sacrée (…) Israël, comme l’Église, est dans le monde et n’est pas du monde". Quant à moi, j'aimerais encore citer d'autres catholiques amis d'Israël d’une période historique plus récente que celle de Jacques Maritain, à savoir, Frère Ephraïm (« Jésus, Juif pratiquant », Fayard, 1987) ; le Père Etienne Richer (« Aimer Israël: pourquoi ? », Pneumathèque, Éditions des Béatitudes, 1995); le père Emile Shoufani, curé de Nazareth, arabe palestinien de nationalité israélienne, qui œuvre pour la réconciliation des Juifs et des Arabes. Catholique sioniste, il intègre une méditation sur le destin juif (cf. Jean-DanielChevalier). Lors d’une conférence à Genève, à l’occasion du 59ème anniversaire de la création de l’État d’Israël, l’abbé Alain René Arbez, responsable auprès de l’Église des relations avec le Judaïsme, a rappelé, citant Jean XXIII et Jan Paul II : "Non, l’Alliance conclue par Dieu avec Israël n’avait pas été abrogée. Loin d’être une branche morte, les Juifs sont les frères aînés des Chrétiens. La foi juive est intrinsèque au Christianisme, car qui rencontre Jésus, rencontre d’abord le Judaïsme". Je tenais a rappeler ces auteurs catholiques, car tant les Juifs que les chrétiens, ont souvent la fausse impression, que l'Église catholique, ses écrivains, ses clercs et ses journalistes sont systématiquement anti-israéliens.

Enfin, j'aimerais rappeler que l’Église catholique a condamné l’antisionisme comme une forme masquée d’antisémitisme. L’Église catholique a formulé cette condamnation dans une déclaration conjointe, rendue publique, mais guère mentionnée par les médias, en juillet 2004, à l’issue d’un forum d’intellectuels juifs et catholiques. La condamnation catholique de l’antisionisme a également fait l’objet, le 30 juillet 2004, d’un article de Shlomo Shamir dans le journal israélien Haaretz : « Dans la déclaration conjointe, l’Église catholique met l’antisionisme en rapport avec l'antisémitisme. L’annonce en a été faite, en 2004, à Buenos Aires, lors d’un colloque de religieux, d’universitaires et autres personnalités juives et catholiques. L’antisémitisme est inacceptable quelle que soit sa forme, y compris celle de l’antisionisme qui est devenu dernièrement une manifestation d’antisémitisme, a souligné la déclaration conjointe. C’était la première fois que l’Église catholique mettait en relation l’antisionisme et l’antisémitisme. La déclaration comprend également une condamnation ferme du terrorisme, et plus particulièrement du terrorisme au nom de la religion. Le terrorisme est un péché contre l’homme et contre Dieu. Le terrorisme fondamentaliste au nom de Dieu est injustifiable. Ilan Steinberg, directeur du Congrès Juif Mondial, un des organisateurs du forum, avait qualifié la déclaration conjointe de moment historique. Pour la première fois, l’Église catholique reconnaît dans l’antisionisme une agression non seulement contre les Juifs mais contre le peuple juif en tant que tel. D’éminentes personnalités juives qualifièrent cette déclaration publique de soutien de l’Église catholique face à l’antisionisme. Par le passé, le sionisme était qualifié de racisme, et cette déclaration fait maintenant de l’antisionisme lui-même une forme de racisme, avait déclaré un responsable juif à New York ». Copyright Miguel Garroté. Article publié lundi 28 avril 2008 sur monde-info. Reproduction autorisée avec mention de la source.
Partager cet article
Repost0
24 avril 2008 4 24 /04 /avril /2008 09:05
Suite à l'ouverture de notre nouvelle section Goodnewsisrael, les partenaires de l'ancien site sont à présent aussi les nôtres selon l'expression célèbre : "les amis de nos amis sont nos amis".

Découvrez donc dès aujourd'hui le numéro 3 du journal local Eden 94, sorti dans le département 94 à l'occasion des fêtes juives de Pessah. Ceux qui ne pourront pas le consulter sur papier pourront donc le découvrir et le lire grâce à lumieresdumonde.


En cliquant ci-dessous :

Eden94 n°3-Pessah

Au cas où vous l'auriez raté, redécouvrez aussi le numéro 2 sortie en décembre dernier :

Eden94 n°2 Hannoucah
Partager cet article
Repost0
26 mars 2007 1 26 /03 /mars /2007 00:35
Président du Likoud-France (parti dit de droite israélien), Jacques Kupfer se fait bien évidemment critique envers le gouvernement d'Israël (qui n'est pas dirigé par son parti). Si donc, tout ce qu'il dit est justifié (Mahmoud Abbas par exemple est bien l'auteur d'une thèse négationniste qu'il a soutenu à Moscou en 1990, mais il dit qu'il y a été obligé; on est libre ensuite de le croire ou non, tout comme on est libre d'être alors méfiant), il y mêle son propre pessimisme et l'expose en tant que Juif. N'oublions pas non plus que le porte parole d'un parti n'a pas le même rôle et donc pas le même discours qu'un intellectuel.
Nous le publions pour l'information - compromettante - qu'il apporte.

JUIFS, DEBOUT !

 

"Nous devrions mettre de côté notre combat interne et ne lever nos armes que contre l'occupation israélienne". Cette déclaration suivie d'un éloge appuyé au terroriste Ahmed Yassin fut le prélude à une importante constatation : "les fils d'Israël sont mentionnés (dans le Coran) comme ceux qui corrompent l'humanité sur terre". Ces propos ont été tenus devant une meute de journalistes étrangers et israéliens qui ont titré leur reportage "Appel à l'union nationale". Il faut préciser que ces paroles n'émanent pas du chef du Hamas à Gaza mais ont été tenus par le négationniste Mahmoud Abbas à Ramallah! Celui qui s'exprime ainsi ouvertement est celui que nous appelons dans notre élan autodestructeur un "modéré", celui auquel le gouvernement Olmert a autorisé l'envoi d'armes et de munitions, celui pour lequel nous avons débloqué cent millions de dollars et pavé la route pour l'octroi de subsides américains

Quel enthousiasme pour nous apprendre que les deux branches d'assassins se sont réconciliées à La Mecque (comme si quelque chose de positif était déjà venu ou pouvait provenir de cette ville!).En fait, la seule différence essentielle entre le chef des terroristes du Fatah et celui du Hamas est que le premier porte une cravate et que le second n'a pas encore appris à en nouer une. Il y a d'ailleurs une corde qui a fait ses preuves à Bagdad et qui remplirait parfaitement cette fonction.

Et notre ministre de l'environnement, Gideon Ezra, propose de libérer le criminel arabe Barghouti condamné plusieurs fois à perpétuité pour crimes (reconnus même par nos juges si modérés en ce qui concerne les affaires arabes).

Pendant ce temps les Kassam pleuvent sur Israël mais "sans victimes ni dégâts matériels". L'honneur national étant mort à Oslo, l'apathie générale et l'anesthésie qui ont frappé notre peuple permettent de considérer les attaques contre le territoire national comme un événement mineur. Aucun pays au monde ne l'aurait toléré  tout en l'affublant du sinistre patronyme de "cessez-le-feu"!

Les travaux de la rampe menant à notre Mont du Temple sont stoppés par des émeutiers arabes et les instructions du maire de Jérusalem. Le fait que des Juifs entreprennent des rénovations dans leur capitale, près du lieu le plus saint de notre peuple risquerait de donner prise aux protestations des indonésiens et même des malaysiens! Il est vrai que depuis que nos grands rabbins ont jugé utile de siéger avec le clergé musulman pour décréter que  la sainteté de Jérusalem ne pouvait tolérer de défilé homosexuel, les arabes pensent avoir des droits identiques ou plutôt supérieurs à ceux des juifs dans notre capitale. Le premier ministre d'Israël, Ehud Olmert, ou plutôt son premier sinistre, a autorisé des Turcs à venir contrôler les travaux abandonnant ainsi encore un pan supplémentaire de notre souveraineté et invitant de futures pressions  sur l'Etat. Nous revoilà sous la tutelle ottomane avec à la tête de la délégation turque, un adepte du Hamas.

Notre future ministre de la culture et des sciences est un arabe travailliste qui aurait l'avantage ainsi d'apporter les voix arabes du parti travailliste à notre ministre de la défense  Amir Peretz. Toute protestation serait bien entendu considérée comme raciste et susceptible de poursuites. Notre culture juive est en de bonnes mains…sans parler de notre éducation avec une ministre de "chalom akhchav".

Des Juifs sont expulsés de maisons juives à Jérusalem et Hébron pour complaire à la cinquième colonne arabe du pays et des bruits de démantèlement futur bruissent dans les couloirs ministériels.

Le Hezbollah a reconstruit son potentiel militaire, ses caches d'armes débordent mais grâce à ce gouvernement inapte, nous avons désormais entre les terroristes et Tsahal des unités de la Finul et de l'armée libanaise. Les conditions posées par la résolution de l'ONU ne sont respectées que dans la mesure où elles nuisent à l'Etat Juif.

Et nous continuons de mariner dans notre inconscience absolue en regardant sombrer notre capacité de réflexion, de réaction et de défense. Dans n'importe quel pays du monde, une telle situation créée par un gouvernement Kleenex qui ne servira même pas une fois entière, aurait entraîné le peuple dans la rue.

Incompétence et corruption dans toutes les sphères de la vie publique caractérisent notre mode de fonctionnement.   Il est temps de se réveiller, d'injecter une dose massive de sionisme et de judaïsme pour assurer la pérennité de notre destinée. Ce peut être le rôle des Juifs de France. Alors, Juifs, debout!

 

Jacques Kupfer

Membre de l'Exécutif   Sioniste Mondial pour le Likoud Mondial.

Partager cet article
Repost0
7 février 2007 3 07 /02 /février /2007 13:52

J'aurais bien quelques points à discuter ou à contester, j'en parlerai en commentaires. Néanmoins, voilà une position forte affirmée par un ancien chef de gouvernement européen, qui mérite d'être signalée.

Merci à Dadi pour cet envoi.

Gad.



Par José Maria Aznar, ancien premier ministre espagnol
Il Mattino et Il Messagero 25/01/07

Il fut un temps où la gauche, surtout européenne, regardait l'existence d'Israël avec une profonde admiration. D'un côté, il s'agissait d'un sentiment de justice historique par rapport au nazisme que l'on n'avait jamais pu obtenir par d'autres moyens. De l'autre, il y avait le romantisme des kibboutz qui en plein désert créaient des vergers selon les principes d'un authentique socialisme égalitaire.

Mais l'admiration s'évanouit bien vite lorsque Israël fut contraint de se défendre de ses propres voisins en recourant aux armes, parfois préventivement, comme à l'occasion de la guerre des six jours. La gauche en outre, engagée à ramener vers elle un prolétariat qui en Europe lui tournait le dos, vit dans les Palestiniens le protagoniste révolutionnaire de son histoire. Et au fur et à mesure, Israël était considéré comme un appendice des Etats Unis, l'antiaméricanisme viscéral finit par se confondre avec l'aversion pour l'état hébreu.

Aujourd'hui être antiaméricain et antisémite est pratiquement la même chose. Nombreux sont ceux qui se réjouissent chaque fois que l'Assemblée générale des Nations unies adopte une résolution qui condamne l'état Israël, ou qui doutent de la motivation ou de la légitimité de cet état. De même ils sont nombreux à préférer ne pas écouter les menaces qui sont lancées tous les jours contre Israël par l'actuel président iranien Mahmoud Ahmedinejad. Ces derniers toutefois ne se rendent pas compte de l'erreur gravissime qu'ils commettent. La gauche ne peut admettre que dans le monde d'aujourd'hui, il y ait des politiciens qui parlent ouvertement, sincèrement et sans demi mots de leurs propres objectifs et de leurs intentions. Et pourtant, nous ne savons que trop bien que des individus pareils ont existé et existent encore. Un de ceux-ci a été Hitler qui exprima de manière non équivoque son plan d'action dans le connu "Mein Kampf" même si personne à ce moment ne lui prêta attention. Un autre est Ben Laden auquel personne ne crut lorsqu'il déclara unilatéralement la guerre à l'Amérique et que personne ne croit lorsqu'il dit qu'il veut en finir avec le monde occidental et instaurer un nouveau Califat. Personnellement, je ne mets pas en doute les paroles d'Ahmedinejad, que je considère plus que capable de mettre ses plans à exécution le jour où il disposera des moyens nécessaires pour les réaliser.

Il y a tout juste un an, le leader iranien ouvrait à Téhéran une conférence avec une image qui fit le tour du monde : une clepsydre sur la base de laquelle s'était brisée une balle aux couleurs américaines, tandis qu'une autre aux couleurs Israël était en train de se détruire. Non moins fameux ses propos : "Il faut effacer Israël de la carte du monde". A un an de distance, année au cours de laquelle il s'est moqué de la communauté internationale en ce qui concerne le programme nucléaire iranien, voici une autre conférence dans la capitale iranienne, cette fois pour nier l'existence de l'holocauste, du génocide hitlérien qui a failli exterminer complètement le peuple juif. Cette provocation d'un an auparavant est restée impunie. Les Européens désiraient que l'Iran s'ouvre au dialogue et à la négociation, c'est pourquoi, ils choisirent de ne pas réagir. C'est justement pour cela, parce que ses paroles ne suscitèrent que de faibles remontrances que le président iranien se permet de recommencer à menacer Israël. Non content de nier la Shoah et de contester de la sorte la légitimité de la naissance Israël, le dirigeant de la république islamique a prédit la fin de l'Etat hébreu. "Les jours d'Israël sont comptés" s'est-il exclamé. En cette circonstance, ses paroles n'ont provoqué que quelques faibles condamnations diplomatiques des principales chancelleries européennes. Mais envers Ahmedinejad, il faut plus qu'exprimer sa désapprobation. Depuis des années, on discute sur la façon de s'opposer à un Iran clairement déterminé à se doter d'armes atomiques, et toutefois nous continuons à tergiverser sur les stratégies à mettre en oeuvre pour rejoindre un consensus au sein du Conseil de sécurité de l'ONU.

Bien ! Si la communauté internationale ne réussit pas à se mettre d'accord sur le programme nucléaire, que l'on continue à parler ! Mais cela ne signifie pas que les provocations d'Ahmedinejad doivent rester sans suites. Mon bon ami Bibi Netanyahu a lancé une initiative qui mérite d'être prise en considération: accuser le président iranien d'incitation au génocide. Ce n'est pas une blague. Il est impératif que les leaders et les ayatollahs iraniens sachent que l'on doit respecter certaines règles et que dans le cas contraire, ils en subiront les conséquences.

Nous pouvons discuter sur le type de sanctions économiques à imposer à l'Iran engagé sur la route du nucléaire, mais les sanctions qui ont de l'effet sont celles mises en acte contre les leaders politiques. La proposition de poursuivre Ahmedinejad au niveau international a le mérite de commencer à appliquer ce type de sanction limitée mais efficace. Appeler à la destruction d'un Etat souverain sans avoir reçu aucune provocation de la part Israël, à part sa propre existence, Ahmedinejad commet une faute contre le droit international. Non seulement il émet des principes opposés à ceux établis par la Charte des Nations unies mais il se rend coupable de violation de la Convention contre le génocide. On pourrait ajouter que ses affirmations s'opposent aux dispositions du statut du Tribunal pénal international. De fait, si Ahmedinejad au lieu d'être le président iranien était un leader serbe, il serait déjà mis en état d'accusation par la Cour de l'Aja. Nous devons nous rendre compte qu'invoquer la destruction Israël ne doit pas rester impuni. Si les mots d'aujourd'hui n'ont pas de réponse forte, ces intentions se transformeront en dure réalité. Que peuvent penser les ennemis Israël de notre silence ?

Une seule chose, qu'Israël est de plus en plus seul et de plus en plus faible. A chaque signe de notre faiblesse, les adversaires deviennent plus forts. Mais ils se trompent ceux qui croient que tout se résoudra au Moyen Orient. Aujourd'hui Israël est soumis à trop de menaces. Les Palestiniens et les terroristes kamikazes, l'islamisme du Hezbollah au Nord, Al Qaida au sud sont toujours plus présents en Jordanie, sans compter le fondamentalisme iranien. Et un élément commun à tout cela : l'anti-occidentalisme.
Ahmedinejad ne pense pas au destin du peuple palestinien quand il profère ses menaces, mais il pense à l'Islam et à l'Amérique, le Grand Satan. Il pense à Israël comme à un ennemi occidental à ses portes. C'est pourquoi il est si important de défendre Israël, car bien que située au Moyen Orient, il s'agit d'une nation pleinement occidentale et sa disparition signifierait la perte de notre position dans cette région du monde et fort probablement les prémices d'une attaque dirigée contre nous. Abandonner Israël à son sort équivaut à fermer les yeux devant les liens moraux, politiques, économiques, culturels, historiques et stratégiques qui nous unissent. Aujourd'hui plus que jamais.


Partager cet article
Repost0
21 décembre 2006 4 21 /12 /décembre /2006 22:33
Notre habitude est de publier nous mêmes nos propres textes, de les rédiger nous mêmes, c'est le propre d'un blog. Néanmoins, puisque nous traitons de quelques sujets en priorité, il nous faut aussi diffuser, de temps à autre, ce qui s'écrit de bien, d'intéresant et de vrai, afin d'éclairer nos lecteurs.
Il s'agit ici d'un vieil article de Joseph Fatah(si je ne me trompe pas de nom), journaliste arabe américain, spécialisé dans le conflit du Proche - Orient, réputé pour pointer du doigt ce que les autres n'osent pas. il m'arrive souvent de croiser certains de ses articles sur certains blogs. A notre tour, donc, de le citer.
Comme toujours, un simple article ne peut tout aborder, ainsi, si besoin de précisions, il y a, nous sommes là! Par commentaires ou sur le forum : http://lumieresdumonde.oldiforum.fr , nous répondrons.
Gad.


LE MYTHE PALESTINIEN
par Joseph Fatah, journaliste
La situation au Proche-Orient paraît simple pour tout le monde: les Palestinien veulent une patrie et veulent le contrôle de sites qu'ils considèrent comme étant sacrés. Simple,non?
Et bien, en étant que journaliste Arabe Américain qui s'est forgé une connaissance approfondie de la situation au Moyen-Orient, force de commenter jets de pierres et tirs de mortiers, je peux aujourd'hui vous assurer que la justification de la violence et des émeutes ne trouve pas son origine dans la simple revendication palestinienne d'une patrie,ni dans la volonté des Musulmans de contrôler des sites qu'ils considèrent sacrés.
Surpris?
Alors comment expliquer qu'avant la guerre des Six-Jours en 1967, il n'y a eu aucun mouvement sérieux de revendication d'indépendance palestinien?
“Avant 1967" me direz vous, "les Israéliens n'occupaient pas la Cisjordanie et la vieille ville de Jérusalem".
C'est vrai. Mais durant la guerre des "six jours", ce n'est pas des mains des Palestinien, ni de Yasser Arafat qu'Israël conquît la Judée, la Samarie et Jérusalem Est.
Ces territoires étaient de fait occupés par le Roi Hussein de Jordanie depuis 1948.
A-t-on une seule fois demandé au souverain Hachmite de restituer ces territoires aux Palestiniens?Est-ce qu'une seule résolution de l'ONU à vu le jour à ce sujet?Non et non. Ne vous-demander vous pas alors pourquoi tous ces Palestiniens ont soudainement découvert leur identité nationale après qu'Israël ait gagné cette guerre?
Le "Palestine" est utilisé pour la première fois en l'an 135 de l'ère actuelle par l'empereur Romain Hadrien, qui, non content d'avoir éradiqué la présence juive en Jugée(une présence qui durait depuis plus de 1000 ans!), non content d'avoir détruit leur Temple de Jérusalem, non content d'avoir interdit l'accès du pays aux derniers juifs,se persuada qu'il fallait annihiler toute trace de civilisation juive dans le pays en le débaptisant au profit d'un nom dérivé des Philistins.Ce baptême était pour les Romains une façon d'ajouter l'insulte à la blessure. Ils essayèrent également de changer le nom en
"Alea Capitolina" mais cela ne rencontra pas le même succès.
La Palestine en tant qu'entité autonome n'a jamais existé au cours de l'histoire. Jamais !!
Le pays fut dominé successivement par les Romains, par les croisés Chrétiens, par les Musulmans (qui n'ont d'ailleurs jamais fait de Jérusalem une capitale pendant qu'ils occupaient le pays), par les Ottomans et, brièvement, par les Britanniques au lendemain de la première guerre mondiale. Dès 1917, avec la déclaration Balfour, les Britanniques s'étaient montrés favorables pour céder au moins une partie du territoire au peuple Juif afin qu'ils y établissent un État souverain.
Il n'existe pas de langue proprement Palestinienne.
Ni même de culture spécifiquement palestienne.
Il n'y a jamais eu de Palestine dirigée par des Palestiniens. Ces derniers sont des Arabes,et sont indissociables des Jordaniens (la Jordanie étant elle aussi une invention récente, crée de toutes pièces en 1922 par les Britanniques).
Mettez-vous bien en tête que le monde Arabe contrôle 99.9% des terres du Moyen-Orient. Israël ne représente que 0.1%de la superficie régionale! Mais cela est déjà trop pour les Arabes. Ils veulent tout. Et c'est précisément là que se situe le noeud du conflit qui les oppose à Israël
Avidité,fierté,jalousie,Convoitise,toutes les concessions que pourrait faire Israel n'y suffiront pas.
Qu'en est-il des lieux saints de l'Islam?
Il n'y en a tout simplement aucun à Jérusalem.
Cela vous choque? Vous pouvez l'être. Je suis persuadé que vous n'entendrez jamais cette vérité brutale de la part d'aucun médias international. C'est politiquement incorrect.
Je sais que vous me direz: "la Mosquée Al Agsa et le Dôme du Rocher de Jérusalem représentent le troisième lieu saint de l'Islam."
Et bien, sachez que c'est faux! En réalité, le Coran ne fait aucune mention de Jérusalem.
LA Mecque est citée des centaines de fois. Médine est mentionnée un nombre incalculable de fois. Mais Jérusalem, jamais (inversement, Jérusalem est citée 669 fois dans la Thora!).Il existe aucune preuve historique que le prophète Mohammed se soit rendu à Jérusalem.
Alors comment Jérusalem est-il devenu le troisième lieu saint de l'Islam?
Les Musulmans, aujourd'hui, se réfèrent à un vague passage du Coran, la 17ème Sourate, intitule "le Voyage Nocturne".
Il y est fait état d'un rêve de Mohammed qui fût transporté de nuit "du temple sacré au temple le plus éloigné dont nous avons béni l'enceinte".
Au septième siècle, des Musulmans ont identifié les deux temples mentionnés dans ce verset comme étant la Mecque et Jérusalem.
Voilà à quoi tient la connexion si étroite entre l'Islam et Jérusalem-connexion faite de rêve, d'imagination, d'interprétation et de mythe. Parallèlement, le peuple Juif voit son enracinement à Jérusalem remontant jusqu'à l'époque du patriarche Abraham.
La dernière vague de violence qui sévit en Israel a eu comme origine, dit-on, la visite du chef du Parti Likoud Ariel Sharon sur le Mont du Temple, où se trouvent les fondations du Temple construit par Salomon.
C'est le site le plus saint du Judaïsme
Sharon et son entourage y furent accueillis à coups de jets de pierres et d'insultes.
Je sais à quoi cela ressemble.
J'y étais
Pouvez- vous imaginer ce que ressentent les Juifs lorsqu'ils sont menacés, lapidés et tenus éloignés du lieu le plus saint du Judaïsme?alors, me direz- vous, quelle est la solution pour apporter la paix dans ce Moyen- Orient?
Franchement, je pense pas qu'un homme aujourd'hui puisse se prévaloir de détenir une solution durable.
Mais s'y il y e a une, elle se doit de commencer par rétablir la Vérité.
La poursuite des mensonges n'apportera que plus de chaos.
Continuer à mépriser un droit légitime vieux de 5.000 ans pour les Juifs, de surcroît renforcée par des preuves historiques et archéologiques éclatantes, en les opposant à de fausses revendications, ne pourra que donner une mauvaise réputation à cette diplomatie de menteurs.
Partager cet article
Repost0
11 novembre 2006 6 11 /11 /novembre /2006 14:30
LE BLOC-NOTES d'Ivan Rioufol irioufol@lefigaro.fr.
 Publié le 10 novembre 2006
Actualisé le 10 novembre 2006 : 08h56

Les anti-Bush jubilent : la stratégie irakienne du président américain vient d'être désavouée par ses compatriotes, qui ont retiré leur confiance aux parlementaires républicains. Il paye, légitimement, ses fautes politiques (le faux prétexte des armes de destruction massive), ses erreurs de jugement (son « Mission accomplished ! », du 2 mai 2003), ses promesses non tenues de stabiliser le pays. Alors, les antiguerre avaient-ils raison d'annoncer le pire ?
 

L'hôte de la Maison-Blanche aurait dû écouter ceux qui mettaient en garde contre l'Orient compliqué et l'irrationalité des fanatiques, qui s'enivrent de sang. L'inventaire des maladresses militaires reste aussi à dresser. C'est cette succession d'incompétences que les électeurs ont sanctionnée. Mais, en Europe, les anti-Bush étaient plus ambigus : beaucoup ne voulaient pas provoquer la fureur islamiste et son antiaméricanisme, révélés le 11 septembre 2001.

 

C'est aussi ce défaitisme qui pavoise en France, devant les revers du monde libre. Les deux pays les plus critiqués - les États-Unis et Israël - sont ceux qui refusent de se soumettre au terrorisme coranique. Nos droits-de-l'hommistes en sont à laisser entendre que seule la tyrannie peut répondre à la mentalité arabo-musulmane. Pour avoir souligné, mardi, la « réussite » du « gouvernement démocratique » en Irak, Ségolène Royal a essuyé les indignations des vertueux.

 

Les critiques européennes à la condamnation à mort pour crimes contre l'humanité, dimanche, de Saddam Hussein -faux laïc qui appelait au djihad et martyrisait son peuple- illustrent cette démobilisation. En mars 2003, 33 % des Français souhaitaient déjà le succès du dictateur. Pour les islamistes, la victoire serait de voir les Européens pacifistes rompre avec les États-Unis batailleurs. On y vient : Emmanuel Todd, choyé par l'élite, estime l'Iran plus fréquentable que l'Amérique.

 

Il est aisé de reprocher à Bush sa guerre contre une nébuleuse. Mais il garde le mérite d'avoir su désigner l'« islamo-fascisme » comme l'ennemi des démocraties, de leurs valeurs, de leur mode de vie. C'est ce combat que la France s'honorerait de rejoindre, plutôt que de décevoir, par sa pusillanimité, les démocrates musulmans. La Géorgie, l'Ukraine et le Kirghistan, émancipés de l'ex-URSS, font plus confiance à Bush qu'à l'Europe molle. Pas de quoi pérorer.

 

« Sortir ses griffes »

 

Comprendre ceci : le vieil antiaméricanisme français, celui de Baudelaire et de Stendhal, de Bernanos et d'Aragon, est devenu l'allié involontaire de l'islamisme, avec qui il partage de semblables griefs contre les yankees. Et il ne faudra compter sur aucun des trois prétendants socialistes pour faire barrage à son entreprise de subversion (bloc-notes du 3-11) : en affichant, mardi soir à la télévision, leur distance face aux États-Unis tout en vantant le rapprochement avec le monde méditerranéen (DSK : « Les racines de notre culture sont chrétiennes, juives et musulmanes »), ils ont montré leur tentation d'accélérer la mutation identitaire de l'Europe, oublieuse du socle commun sur lequel, par-delà l'Atlantique, l'Occident s'est construit.

 

Est-ce ce choix d'une nouvelle nation à inventer que désirent les Français ? Leur opposition à l'entrée de la Turquie en Europe devrait inciter le PS a modérer son goût pour la table rase et les concessions. La gauche devrait lire Élie Barnavi (Les Religions meurtrières, Flammarion), ancien ambassadeur d'Israël en France, qui met l'Europe en garde contre l'envie de se désolidariser des États-Unis. Même si l'auteur reprend l'antienne sur « l'esprit borné » de Bush, c'est un appel à « la reconstitution de l'unité de l'Occident » qu'il lance.

 

Mais Barnavi va plus loin, en mettant en garde la France pacifiste contre le multiculturalisme qui a affaibli son identité. « La République est bonne fille, elle doit réapprendre à sortir ses griffes », écrit-il, en l'invitant à « réhabiliter l'héritage des Lumières ». « Elle ne doit pas seulement interdire qu'on enfreigne ses lois, elle doit exiger qu'on embrasse son éthique. (...) L'octroi de la citoyenneté doit s'accompagner d'un serment d'allégeance aux principes fondamentaux de la démocratie ». Écoutons cet ami de la France : il dit avoir peur pour elle.

 

Dire la vérité

 

Élie Barnavi cite, sans le nommer, un « homme de pensée et d'action, fin connaisseur du monde musulman » qui écrit ceci : « Selon nos projections les plus fiables, si les tendances actuelles persistent, dans les cinquante prochaines années, peut-être moins, la plupart des citoyens d'un certain nombre de pays européens, dont la France, seront musulmans ou du moins originaires d'un pays de culture musulmane ». Ce fait est ­connu et admis par nombre de démographes, et dénoncé par Philippe de Villiers. Mais qu'attend-on pour tenter de préserver l'âme de la France ?

 

Quand Nicolas Hulot déclare au Monde, mercredi, « Je supplie les politiques de dire la vérité », concernant les périls écologiques, son interpellation à des effets immédiats à droite comme à gauche. Aussi est-il consternant de constater l'indifférence portée sur l'identité française menacée. Jean-Pierre Chevènement, qui veut entrer dans la course présidentielle, tiendra-t-il ce langage de vérité ? Ces reculades sur l'immigration, lorsqu'il était à l'Intérieur, n'ont pas montré de prédispositions à la résistance.

 

Inacceptables

 

L'inacceptable : à Beit Hanoun (Gaza), dix-huit Palestiniens dont huit enfants et cinq femmes, ont été tués par erreur, mercredi, lors d'un bombardement israélien visant des sites de lancement de roquettes. Mais plus inacceptable est la stratégie du Hamas qui, à l'instar du Hezbollah libanais, veut la guerre et utilise femmes et enfants en boucliers humains.

Partager cet article
Repost0
24 octobre 2006 2 24 /10 /octobre /2006 21:22

Sous la direction d'Olivier Rubinstein, Le meilleur des mondes est une nouvelle revue dont le premier numéro remonte au printemps 2006. Le rédacteur en chef de cette revue est Michel Taubmann (1). Dans son second numéro (automne 2006), plusieurs collaborateurs de la revue (2) s’entretiennent avec Dominique Strauss-Kahn, député (PS) du Val d’Oise, ancien ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie de 1997 à 1999. Dominique Strauss-Kahn est candidat à l’investiture socialiste pour la présidentielle. Nous reproduisons ci-après quelques extraits de cet entretien, en renvoyant à sa lecture complète dans Le meilleur des mondes.
 
Marc Knobel
 
 
SUR L’IRAN :
 
Dominique STRAUSS-KAHN :       La politique qui est aujourd’hui conduite en Iran sous la houlette d’Ahmadinejab comporte de nombreuses expressions du totalitarisme qui, en tant que telles, doivent être combattues. A ce propos, c’est pour moi une grave erreur d’avoir prétendu, comme l’ont fait Jacques Chirac et son ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, que l’Iran jouait un « rôle stabilisateur » dans la région. Cela entraîne une confusion sur la nature réelle de ce qu’est le régime iranien actuel. Cela revient à adressé un message erroné à un pays qui use largement de sa capacité de nuisance –on le voit au Liban via le Hezbollah, en Irak avec le chantage nucléaire qu’il cherche à exercer. En revanche, il faudra bien engager avec l’Iran une discussion sérieuse - à laquelle les américains doivent être partie prenante – pour donner à ce pays les garanties de sécurité auxquelles il a droit, sans qu’il acquière l’arme nucléaire, conformément au traité de non-prolifération (TNP).
 
 
Dominique STRAUSS-KAHN : Ma conviction est qu’il n’y a pas d’issue possible dans les bras de fer diplomatique s’il n’est traité que par les Américains seuls, même avec le soutien des Européens. On ne sortira pas de cette crise iranienne sans l’implication de Poutine. Et il faudra être vigilant sur les contre parties qu’il demandera.
 
 
SUR LE HEZBOLLAH :
 
Dominique STRAUSS-KAHN : … le Hezbollah n’est pas seulement une organisation terroriste ; n’oublions pas qu’il participe au gouvernement libanais, et que cette participation constitue sa face légale. Mais c’est aussi une organisation terroriste dont on attend le désarmement par le Liban comme le prévoit la résolution 1559.
 
(…)
 
Nous avions un agresseur qui venait du Nord, le Liban, et qui a illégalement agressé un pays (Israël). Si cet agresseur constitue une partie de l’Etat libanais, c’est alors le Liban qui attaque l’Etat d’Israël. Je ne crois évidemment pas que l’on puisse retenir cette interprétation. Il s’agit donc bien d’une organisation terroriste et il faut que les Libanais désarment le Hezbollah. La présence de la Finul renforcée en fournit l’occasion. Ce sera un service rendu à tout le monde : à la démocratie libanaise et à la sécurité d’Israël. Il faut aussi qu’Israël se retire des fermes de Chebah pour cesser de donner un argument à la prétendue « résistance » du Hezbollah. Et chacun pourra se consacrer à la tâche essentielle dans la région : parvenir à la création d’un Etat palestinien viable dans les frontières de 1967.
 
 
SUR l’ANTISEMITISME :
 
Dominique STRAUSS-KAHN : On est habitué en France à un antisémitisme de droite et d’extrême droite. Or on est obligé de reconnaître aujourd’hui qu’il existe un antisémitisme d’extrême gauche. Je le reconnais et je le dénonce. Et ce n’est pas parce qu’il vient de la gauche qu’il ne doit pas être dénoncé.
 
 
SUR LES TOTALITARISMES :
 
Dominique STRAUSS-KAHN : Je n’aime pas la confusion des mots, et je n’aime pas utiliser le terme « fasciste » en dehors de son contexte historique. Restons donc sur la notion de « totalitarisme ». Cela ne me gêne pas de considérer le régime iranien, ou d’autres régimes politiques du Moyen-Orient, comme des totalitarismes.
 
(…)
 
Soyons clairs : tous les totalitarismes doivent être dénoncés.
 
 
SUR LA POLITIQUE « ARABE » DE LA FRANCE :
 
Dominique STRAUSS-KAHN : … Autre exemple ? La fameuse politique « arabe » de la France. C’est une supercherie que le Quai d’Orsay réussit à vendre depuis des décennies à l’ensemble de la classe politique ! Elle nous permet de croire que nous sommes ainsi à l’abri de toute menace terroriste, ce que laisse entendre très régulièrement le Chef de l’Etat. Cela me paraît tout à fait absurde.
 
 
LA POLITIQUE ETRANGERE ET LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE :
 
Dominique STRAUSS-KAHN : Faut-il que la politique étrangère soit une question qui concerne au premier chef le président de la République ? Ma réponse est oui : je pense que dans la répartition des compétences au sein de l’exécutif, la politique étrangère est un domaine important où le président à des orientations à donner. C’est un sujet dans lequel il est directement acteur, ne serait-ce que parce qu’il participe aux sommets internationaux : c’est lui, qui contrairement à d’autres chefs d’Etat, qui dirige la délégation française aux conseils européens.
 
 
Le meilleur des mondes est publié par les Editions Denoël, Automne 2006, 15 euros.
 
Partager cet article
Repost0
31 août 2006 4 31 /08 /août /2006 13:34

«Une fois la bombe acquise, l'Iran est convaincu qu'on le priera
poliment de bien vouloir négocier»
.
Publié le 30 août 2006
Actualisé le 30 août 2006 : 08h55

À quelques jours de la réunion du Conseil de sécurité, Mahmoud
Ahmadinedjad vient d'inaugurer à Arak une nouvelle usine de fabrication d'eau lourde destinée à remplir le programme nucléaire de la République islamique d'Iran. Le message est clair : en dépit de l'ultimatum de la
communauté internationale, le régime iranien poursuivra ses objectifs, arguant de son droit à disposer de l'énergie atomique aux fins qu'il jugera légitimes. Pourquoi redouter qu'il y réussisse ? Les programmes d'un État ne sont pas dissociables de ses intentions avérées. Les intentions de l'Iran nucléarisé, de l'Iranium, sont annoncées depuis longtemps : répandre la doctrine islamique chiite pour lui assurer une hégémonie mondiale.

Mahmoud Ahmadinedjad n'éprouve aucun état d'âme à propos du «choc des civilisations». À ses yeux, il s'agit d'une donnée fondamentale et d'un tel choc, si ce n'est d'une telle guerre, il s'agit de sortir définitivement vainqueur. Cette vision du monde actuel et des temps à venir prétend pressentir et hâter le retour apocalyptique du Mahdi. Elle nécessite la disparition préliminaire, politique et religieuse, de l'État d'Israël. Les menaces réitérées proférées à l'encontre de cet État doivent être entendues comme un officiel et permanent /casus belli /qui ne se limite pourtant pas à ce dernier.

À cette fin, deux stratégies se combinent : l'obtention de l'arme nucléaire et, sous ce parapluie, la pratique concomitante du terrorisme. Jusqu'à la réalisation de ce couplage destructeur, le régime de Mahmoud Ahmadinedjad et de l'ayatollah Khamenei doit gagner du temps et démontrer son leadership non plus sur le monde arabe du Moyen-Orient mais sur le monde islamique planétaire. Pour gagner du temps il est prêt à prodiguer la fausse monnaie du langage d'apaisement, persuadé que les démocraties «molles» se laisseront duper.

À cette fin, l'Iranium protestera de son désir de paix et de culture, de sa volonté de modernisation, de ses efforts vers la tolérance et, s'il le faut, de son désir de coexistence avec l'/«entité sioniste». /Il espère ainsi fissurer le consensus international qui devrait s'exprimer ce 31 août, conforté en cette vue par les propos déroutants du ministre des Affaires étrangères de la France déclarant récemment à Beyrouth que l'Iran était une grande civilisation et un partenaire incontournable dans la recherche d'une solution au conflit libanais.

Quoi qu'il en soit, ses programmes sont sans cesse activés et ses ingénieurs mobilisés encore plus intensément. À supposer que des sanctions soient décidées le 31 août, il en a d'ores et déjà anticipé les effets et il saura faire en sorte que le peuple iranien, ayant connu des épreuves bien plus sanglantes, s'en accommode. Une fois la bombe
acquise, il est convaincu que sa situation politique changera du tout au tout : on lui parlera sur un autre ton, on le priera poliment de bien vouloir négocier à sa convenance les points jusqu'alors en litige virulent.

L'asymétrie de «l'arme absolue» neutralisée, il en fera ressentir une autre : celle que dicte l'action terroriste à sens unique laissant les démocraties désemparées ou condamnées à la /«défense maniaque», /comme la qualifient les psychanalystes : celle qui mobilise des ressources considérables pour des résultats aléatoires et démoralisants. L'aéroport de Londres vient d'en être le théâtre d'angoisse pure. De ce point de vue, la dernière confrontation entre le Hezbollah et Israël mérite une véritable analyse. Le Hezbollah pro-iranien a intelligemment testé les réactions de l'État voué à la destruction par Téhéran et y a partiellement réussi. En enlevant deux soldats de l'armée israélienne au moment et à l'endroit voulus, il a démontré qu'il avait pris l'ascendant sur la force militaire réputée la plus redoutable du Moyen-Orient, pour la faire réagir à sa guise. En attaquant ensuite massivement les populations civiles du nord d'Israël, contraignant plus d'un million de personnes à s'enfermer pendant plus d'un mois dans des abris ou à se retirer dans le centre et le sud du pays, il a fait la preuve que dans ce type de guerre, les bombardiers F16 et les chars Merkava sont moins opérationnels que les katiouchas tirés à partir de bunkers installés parmi des populations civiles, manipulées et parfois fanatisées comme autant de personnels combattants.

De la sorte, et avec l'appui de caméras naïves ou à l'objectif déformant, il a pu prendre le Liban en otage tout en se prévalant du droit de la guerre et plus généralement des droits de l'homme sans se soucier de les respecter aucunement. De ce point de vue, Nasrallah a marqué des points et a conforté la stratégie de Téhéran. Dopé par ces succès, imaginaires ou non, le Hezbollah et l'Iranium, avec l'appoint d'une Syrie revancharde et adonnée à la haine de la France, ne doutent plus de pouvoir vider la résolution 1 701 de sa substance.

Il n'est pas invraisemblable que la mort de deux soldats français des Forces spéciales opérant en Afghanistan, au moment où la France vient renforcer la Finul, prenne également valeur de message à peine codé. Cependant, en dépit des erreurs et des échecs du gouvernement inexpérimenté d'Ehoud Olmert, l'État d'Israël ne l'entendra pas indéfiniment de cette oreille. Beaucoup plus uni que lors de l'opération «Paix en Galilée» de 1982, le peuple israélien est pleinement conscient que sa vie même est collectivement en danger. Toute la question est de savoir s'il se retrouvera seul dans une confrontation où il n'y va nullement de sa seule existence.

*
Professeur à la faculté de droit et de science politique d'Aix-en-Provence et à l'École doctorale de recherches en psychanalyse de Paris-VII.

Partager cet article
Repost0
30 août 2006 3 30 /08 /août /2006 22:45

L'avis émis est intéressant, je contesterais toutefois, comme à mon habitude, le vocabulaire employé pour désigner les régions et les actions. Mais que voulez - vous, certains termes font aujourd'hui partis de l'habitus des peuples européens, voire du monde entier, et rares sont ceux qui osent encore le contester (je conseillerais les articles de Guy Millière à ceux qui veulent savoir de quoi je parle).

Gad.

If Europe doesn't want Middle East war to begin again, it has to step up

EU nations are confirming the US right's prejudices by failing to deliver on promises of troops to police Lebanon's ceasefire

Jonathan Freedland
Wednesday August 23, 2006
The Guardian


Insults are not predictions: they're not meant to come true. But the leading nations of Europe seem bent on proving that every word of abuse rained down on them from across the Atlantic over the past few years was justified. To call the French "cheese-eating surrender monkeys" once appeared no more than a neocon slander. The American insistence that Europe was a continent of limp-wristed wusses, who were fond of fancy oratory but ran from the first sign of trouble, could be written off as mere Texan bluster.

Not now. With France in the lead, the great powers of Europe are confirming the US right's prejudices. During this summer's war between Israel and Hizbullah, they certainly talked the talk - pressing for a ceasefire, demanding an international force be placed between the combatants. But now it's time to walk the walk, and the Europeans are finding they'd rather stay on their chaise longues.

The French are the worst offenders. In a hurry to show the Americans how great powers ought to conduct themselves in the Middle East, France boasted of its status as the former colonial master in Lebanon and jointly proposed the UN resolution that would end hostilities. Central to that accord was the promise of a 15,000-strong force capable, alongside the Lebanese army, of keeping Hizbullah behind the Litani river and Israel behind its own border. France would supply most of the troops and be in command.

But now it's time to deploy and the French have dispatched precisely 200 troops - far short of the number the UN hoped they would send. They, and the Italians, whose planned 3,000-strong contingent now puts them in line to lead the UN force, are suffering from cold feet. They're worried that their men will be vulnerable; that they may have to confront Hizbullah; and that, if they don't, Israel will start do the job itself, leaving the blue helmets in the crossfire.

These are understandable worries, but they cannot have taken Paris or Rome by surprise. That this operation would entail risk was obvious the moment an international force was suggested. The clue was in the word "force". If this was a walk in the park, the UN would have asked for a multinational platoon of boy scouts and girl guides to patrol southern Lebanon.

Of course this task is risky. It will take a robust force to prevent, for example, the reported attempts by Hizbullah to smuggle in fresh arms from Syria. If those weapons convoys are not blocked, Israel will attack them, so triggering more Hizbullah rocket attacks over the border. The ceasefire Europeans insisted so loudly they wanted will be over. If Europe does not want the war to begin again, with all the death and mayhem among Lebanon's civilian population that that would bring, then it has to step up. But it is refusing to honour its promise.

And there is no one else who can do it. It can't be the US: thanks to the lunatic folly of Iraq, the American military is overstretched and the US so hated in the Arab and Muslim world that the very idea is unimaginable. Sadly, the same is true of Britain, for the same reasons. Malaysia, Indonesia and Bangladesh are keen to do their bit, but Jerusalem balks at that since none of those countries recognise Israel: it's difficult to have an umpire who refuses to accept that one of the two teams on the pitch exists.

So this is Europe's responsibility. Over the past five years, the continent's politicians have made great capital lambasting the simple-minded crassness of the Bush approach, its doomed belief that the world could be reordered by force. Americans were from Mars, Europeans were from Venus - believers in the gentle suasions of "soft power". Much of that made good sense. But these Venusian Europeans usually conceded that there were times when there was no alternative to military might, albeit deployed for pacific ends. Most European leaders guiltily concede that a properly mandated force could have stopped the massacre at Srebrenica and should have stopped the genocide in Rwanda. The lesson of both those calamities is that sometimes Europe has to use hard power. Now is just such a time, and Europe is dithering pathetically. The result is that a Washington Post commentator could yesterday declare with justification that "as we always learn, Europe without American leadership is a mere tourist destination".

As for Israel itself, it is undergoing a remarkable shift. It began the summer conflict united to an extraordinary degree, convinced that no country in the world could sit back while the proxy army (Hizbullah) of a state committed to wipe it from the map (Iran) trained missiles on its civilians. That mood has evaporated in a few short weeks. Now Israelis are engaged in a round of numbed soul-searching, the nation's leading commentators concluding that the war of 2006 was a military, political and strategic failure.

Much of the criticism is currently directed at the operational errors: the lack of military preparedness, the indecision of commanders, the mistaken belief that a ground force like Hizbullah could be beaten from the air. Some are demanding a state commission of inquiry, like the ones that followed the debacles of the Yom Kippur war of 1973 and the Lebanon invasion of 1982. The fact that 2006 is bracketed in that company tells you all you need to know.

The immediate consequence is already clear: the suspension of the planned unilateral withdrawal from parts of the West Bank that was the centrepiece of Ehud Olmert's programme. As some of us feared, the Lebanon conflict was always a battle for the legitimacy of unilateralism: if Hizbullah could not be quieted, Israelis would conclude that pulling out of occupied territory - as Israel did from Lebanon in 2000 - only leaves them more vulnerable. So now Jewish settlements on the West Bank that would have been dismantled will remain; checkpoints that would have come down will stay up. The settlers should cheer the name of Hassan Nasrallah: he has saved them. And Palestinians should curse the Hizbullah leader: thanks to him and his rockets, the occupation of their lands that would have been shrunk, perhaps by as much as 90%, will now remain intact. (Those who declared "we are all Hizbullah now" at demonstrations in London this month might reflect on that.)

After that, what? Olmert's government will not be able to last. His reputation has surely been destroyed, along with that of the Labour leader Amir Peretz, who arrived amid such great hopes nearly a year ago. Voters will look for new leadership, untainted by the Lebanon disaster: perhaps the former intelligence chiefs Avi Dichter for the Kadima party and Ami Ayalon for Labour.

There might be moves toward a new unilateralism-minus: allowing settlements to wither in parts of the West Bank, but retaining a military presence, to prevent the Palestinians building up a hostile Hizbullah-style force there. Occupation without colonisation, if you like.

Optimists will hope that just as the scare of 1973 eventually led to the Camp David accord of 1978, so this near-defeat will trigger a new move towards peace. The obvious destination for that journey is Damascus, with Israel seeking to peel Syria away from Iran, in return for the Golan Heights and whatever other inducements the US might offer.

For now, though, Israel contemplates a landscape in which it is no longer feared as much as it was before. In 2006, it fought in such a way that it could not win - and it now wonders when, and how fiercely, it will have to fight again.
freedland@guardian.co.uk

Partager cet article
Repost0
27 août 2006 7 27 /08 /août /2006 16:32

C'est incroyable!!! Regardez le genre de monstruosité qu'on trouve sur un chat - modéré qui plus est -  publié sur le site du Monde depuis le 9 Août, et toujours en ligne. Ajoutez à cela l'édition chez Fayard. Que les sites islamistes nous sortent ce type d'énormités, on y est habitué, mais sur le premier quotidien français, le soi - disant "journal des intellectuels". Certains diront - "on y est habitué aussi" - c'est quand même incroyable. Lisez plutôt.

Gad.

Chat
Le Hezbollah, ses ressources, sa stratégie
LEMONDE.FR | 03.08.06 | 12h43  •  Mis à jour le 09.08.06 | 17h12

L'intégralité du débat du mercredi 9 août avec Walid Charara, coauteur avec Frédéric Domont du livre "Le Hezbollah, un mouvement islamo-nationaliste" (Fayard, 2004).
Augmentez la taille du texte
Diminuez la taille du texte
Imprimez ce chat
Envoyez ce chat par email
Citez ce chat sur votre blog
Classez ce chat
Michael Kob : Quelle est la nouvelle définition de "terroriste" et peut-on dire que le Hezbollah est un groupe terroriste ?

 

Walid Charara : Depuis que les Etats-Unis ont lancé leur prétendue guerre antiterroriste, il y a une tentative de criminaliser toutes les forces qui s'opposent ou qui résistent à l'hégémonie américaine dans le monde en général, et au Moyen-Orient en particulier. Si l'on s'en tient à la définition actuellement en vigueur en Occident du terrorisme, c'est-à-dire s'attaquer à des civils afin d'atteindre des objectifs politiques, cette définition s'applique d'abord – je dirais même plutôt – quasi exclusivement à l'Etat d'Israël qui, depuis des décennies, mène une guerre aux civils. Cela en Palestine et au Liban, avec comme but d'atteindre des objectifs politiques. L'exemple le plus clair de ce terrorisme d'Etat israélien est l'actuelle guerre lancée par l'armée israélienne aux populations civiles libanaises et aux civils libanais. Les civils et les infrastructures civiles sont délibérément pris pour cibles, comme en témoignent d'ailleurs des organisations internationales comme Human Rights Watch ou Amnesty International.

 
Ce terrorisme d'Etat, qui s'attaque aux civils avec une ampleur sans précédent, ne peut être comparé à certaines actions menées par des mouvements de libération qui peuvent avoir un recours exceptionnel au terrorisme. Dans un cas, nous avons des politiques dont l'essence même est le terrorisme ; dans l'autre, il y a un recours quasi exceptionnel au terrorisme.

Sumatra : Comment est structuré le Hezbollah ?

Walid Charara : Le Hezbollah est un parti politique dont l'organisation interne ressemble fortement aux organisations politiques où prévaut le centralisme démocratique. Sur le plan organisationnel, il ressemble aux organisations marxistes. Ce qui le distingue par ailleurs, c'est l'étendue de son réseau d'associations sociales. C'est un parti qui fonctionne sur le principe du centralisme démocratique, la direction est élue et les décisions sont prises collectivement.

Avicenne : De quels moyens militaires dispose le Hezbollah ?

Walid Charara : L'aile militaire du Hezbollah est un mouvement de guérilla, et ses moyens sont ceux qu'utilise la guérilla classique : les armes légères principalement. Le potentiel supplémentaire dont dispose le Hezbollah, ce sont les roquettes de différents calibres. Le Hezbollah a développé son potentiel en roquettes pour pouvoir remédier à la suprématie israélienne en matière aérienne.

Azerty : Pourquoi les pays musulmans sunnites craignent-ils le Hezbollah ?

Walid Charara : Les gouvernements des pays que vous qualifiez de musulmans sunnites ne sont pas des gouvernements élus. Ils sont très loin d'exprimer les vues de leurs opinions publiques. Regardez un pays comme l'Egypte : la rue égyptienne et l'ensemble de ses formations politiques, des Frères musulmans aux marxistes en passant par les nationalistes et les libéraux, soutiennent inconditionnellement le combat du Hezbollah. Le point de vue du gouvernement égyptien est différent. Cela est dû aux liens qui unissent ce gouvernement aux Etats-Unis. Je pense que ce positionnement aura des conséquences internes en Egypte dans les mois et les années qui viennent, et fragilisera davantage le régime égyptien qui est depuis quelques années de plus en plus contesté.

Saladin : Comment expliquer la résistance du Hezbollah contre l'armée israélienne qui a mobilisé marine, armée de terre et de l'air ? Est-ce que des RPG 29 et des roquettes peuvent vraiment repousser une armée régulière de 18 000 hommes ?

Walid Charara : D'abord, le Hezbollah est un mouvement qui a un enracinement populaire sans précédent dans l'histoire politique libanaise et du Moyen-Orient. C'est peut-être le parti qui jouit de la popularité et d'une organisation des plus puissantes dans l'histoire politique de la région. Deuxième élément : le bras armé du Hezbollah a une longue expérience militaire de plus de 24 ans, et connaît très bien la logique de l'armée israélienne, la doctrine militaire israélienne, les tactiques militaires et les modes d'action israéliens. Les généraux israéliens, dans le passé et durant cette dernière épreuve, ont reconnu cela, ces qualités militaires. L'un d'entre eux aurait même dit : "j'aurais souhaité pouvoir diriger un groupe d'hommes de cette trempe."

Coolnight : Le Hezbollah n'est-il pas un "sous-traitant" de la Syrie ou de l'Iran ?

Walid Charara : Cet argument a été depuis le début avancé par la propagande israélienne, qui cherche à faire oublier l'origine de tous les conflits dans la région, qui est l'occupation israélienne de la terre palestinienne, libanaise et syrienne. Lorsqu'il y a occupation, il y a résistance. L'Etat d'Israël est un Etat ayant une relation organique aux Etats-Unis. Au Moyen-Orient, on avait l'habitude de dire : "l'Etat d'Israël est un porte-avions américain." Il est parfaitement logique que les mouvements de résistance à cet Etat cherchent à tirer profit des contradictions entre celui-ci et les autres Etats de cette région ou du monde. Les Etats-Unis soutiennent inconditionnellement Israël, le Hezbollah est prêt à prendre le soutien là où il le trouve pour libérer la terre libanaise de l'occupation israélienne et défendre le Liban face aux velléités d'agression israéliennes.

El norteno : Qui finance le Parti de Dieu ? D'où viennent les armes qu'il possède ?

Walid Charara : Encore une fois, le Parti de Dieu est un parti libanais, créé par des Libanais pour résister à l'occupation de leur pays. L'Iran a apporté un soutien au combat de ces Libanais. Si d'autres pays étaient disposés à soutenir leur combat, ils auraient accepté ce soutien avec joie. Mais leur combat vise à libérer le Liban sud, et c'est ce qu'ils ont fait.

Alain : Peut-on envisager une intégration du Hezbollah dans l'armée libanaise ? Cela fait-il partie de ses aspirations ?

Walid Charara : Je peux vous dire plus : le jour où les puissances occidentales décideront de doter l'armée libanaise d'un armement suffisamment sophistiqué pour tenir tête à l'armée israélienne, le Hezbollah dissoudra sans attendre son aile militaire. En attendant, tant que la confrontation avec Israël continue, et que le Liban n'a pas les moyens de mener une confrontation de type symétrique, le Hezbollah, et derrière lui le Liban, privilégieront une confrontation de type asymétrique. Donc le Hezbollah ne désarmera pas.

Tabarja : Une fois les combats terminés, les autres partis libanais vont-ils demander des "comptes" au Hezbollah ? Quelles conséquences cela peut-il avoir sur les relations entre les communautés libanaises ?

Walid Charara : Je pense que les comptes que les Libanais vont demander collectivement seront d'abord adressés à Israël, aux Etats-Unis et à la coalition occidentale qu'ils dirigent ; car le terrorisme d'Etat israélien et les crimes de guerre israéliens contre le peuple libanais n'auraient pas été possibles sans le soutien accordé par cette coalition occidentale à Israël. Israël a littéralement dévasté le Liban. Et je pense que cette guerre aura des conséquences très graves dans l'avenir pour l'Etat d'Israël. Les Libanais de différentes communautés pensent aujourd'hui à une seule chose : la résistance sur le court terme, et sur un plus long terme, la vengeance.

Olivieer : Pourquoi le Hezbollah ne bombarde-t-il pas le plateau du Golan ?

Walid Charara : D'abord, le plateau du Golan a déjà été bombardé. Toutefois, comme vous le savez, c'est une zone occupée, où il y a des populations arabes. Le Hezbollah bombarde d'abord et avant tout les positions militaires israéliennes sur le territoire israélien.

Chat modéré par Chat modéré par Gaïdz Minassian
Classez ce chat
Citez ce chat sur votre blog
Recommandez cet article
Imprimez ce chat
Envoyez ce chat par email
Le lien ici : http://www.lemonde.fr/web/chat/0,46-0@2-734511,55-800660,0.html

Partager cet article
Repost0

Partenaires

Rechercher

Voyagez en très haut débit avec Orange