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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 10:54

 

 

On apprenait hier qu’une députée UMP et pédiatre, Edwige Antier, compte émettre une proposition de loi contre tout châtiment corporel infligé à l’enfant. En ligne de mire : la fessée. Mais le texte viserait, sur le modèle de ses partenaires européens, d’interdire tout acte de violence envers l’enfant. Il ne s’agit pas de la question des enfants battus, heureusement déjà réprimandée par la loi, il s’agit d’interdire toute punition d’un père ou d’une mère envers son enfant qui se traduise par un acte de violence, aussi petit soit-il. Imaginez la tête des vendeurs de martinet ! Finis les « marti-fouet » de nos amis Les Inconnus, finie la tannée, la bonne theha, les oreilles tirées, finie la bonne tarte de Bayrou pour une présidentielle ! Les hommes forts n’auront plus l’avantage sur leur enfant. Ils seront, comme la mère, faibles, impuissants. Si seulement ils avaient voté cette loi il y a 15 ans, je me serais senti aussi fort que mon père et ses 120 kilos. Eh oui ! La pacification du monde, toute relative, toute hypocrite, s’introduit au sein même du foyer familial, privé.

 

Rien n’est encore fait bien entendu, mais la députée de droite est soutenue, bien sûr, par des associations comme « Eduquer sans frapper ». Selon ces experts, ces psychologues, lever la main sur l’enfant pour une bonne petite fessée serait inefficace et aurait des répercussions négatives sur l’enfant. Evidemment. On se demande bien sur quelle étude statistique ils se fondent. Des études de cas ? Quelques patients ? Une société moins violente, plus violente ? La Civilisation des mœurs de Norbert Elias ? Mais n’en doutons pas, ce sont sûrement des gens sérieux, professionnels et qui plus est ont l’exemple étranger.

 

Pourtant, la mesure a ses travers. En Allemagne donc, un homme ayant donné une petite gifle à son enfant se serait vu dénoncé par sa voisine (sympa), et puni d’une amende. Pour se consoler on peut se dire que la peine est minime. Il y a pourtant de quoi s’interroger. A l’heure où on ne pratique plus la peine de mort, où les tueurs, les violeurs, les pires salauds sont traités avec un égard qu’ils ne méritent pas et punis de peine bien légères au regard des méfaits commis ; les pères et mères de familles, eux, seraient préjudiciables d’une petite theha. Une vraie contradiction.  LA petite violence légitime d'un parent envers son enfant serait condamnée tandis que la grande violence illégitime du tueur, du violeur, n'est pas punie à sa juste mesure. Il y a là je crois, un vrai travers.

Pire, la dénonciation interpelle. Certains autrefois ont défini le totalitarisme par la dénonciation familiale. Lorsque votre fils vous fait mettre en prison pour une pensée, un propos, les choses sont graves. On n’en est pas encore là et la peine encourue aujourd’hui n’est bien entendue pas comparable. Mais enfin le problème existe. Avec une telle loi vous ne pourrez plus contrôler vos enfants dans la rue, car qui sait, on vous regarde peut-être ! Et les enfants peuvent être difficiles. Qui ne s'est jamais trouvé embarrasser devant un enfant pourri-gâté qui crie en pleine rue et qui n’en fait qu’à sa tête. Il faut l’admettre, le priver de dessert n’est pas toujours efficace non plus.

 

En 68, les jeunes avaient raison parce qu’ils étaient jeunes, nous disait Sartre. C’est au tour des enfants. Fini la menace de la force. 68 a tué l’autorité. Elle s’apprête à mourir une seconde fois. Et si les enfants devenaient les égaux des parents ? Quelques réflexions qui rappellent quelques utopies qu’on croyait avoir dépassées. Dites-moi Mme Antier, UMP, avec tout le respect que je vous dois, ne flirtez-vous pas avec la société toute permissive?

 

 

 

 

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